La présidente de l’Organisation tunisienne de lutte contre la torture, Radhia Nasraoui, a indiqué que l’organisation a reçu 250 plaintes signalant des cas de torture en 2015.
Dans une conférence de presse, samedi, à Tunis, consacrée à la présentation du rapport de l’organisation pour l’année 2015, Radhia Nasraoui a relevé que l’organisation est convaincue que les pratiques de torture persistent dans les prisons tunisiennes et lors des interrogatoires.
Nous recevons, quotidiennement, des dossiers de nouvelles victimes de la torture, a-t-elle dit, relevant que « les autorités ne reconnaissent pas les cas de torture et estiment qu’ils ne sont que de « mauvais traitements ».
Elle a, toutefois, nié que le fait que la torture soit une pratique systématique en Tunisie. Au sujet de la torture des suspects impliqués dans des affaires de terrorisme, Radhia Nasraoui a affirmé que l’organisation n’a jamais « défendu » le terrorisme, mais appelé au respect de « l’intégrité corporelle ».
Elle a, dans ce contexte, rappelé que la loi tunisienne « punit tous les tortionnaires sans exception ».
Le rapport de l’organisation tunisienne de lutte contre la torture pour l’année 2015 souligne que « la lutte contre le crime ne peut en aucun cas justifier les actes de torture ».
L’organisation plaide, dans ce cas, pour une réforme essentielle des institutions sécuritaires de manière à consacrer les principes universels des droits de l’Homme.
Dans son rapport, l’organisation a noté que les cas de torture et de mauvais traitements sont les plus fréquents, ils représentent 90 pc de l’ensemble des exactions.
Sept cas de mort suspecte ont également été recensés, ajoute le rapport qui précise que les personnes dont l’âge varie entre 19 et 39 ans sont celles qui sont le plus exposées à la torture (80 pc de jeunes hommes et 20 pc de jeunes femmes).