Les Experts tunisiens et européens réunis lundi à Tunis, pour le «round 0» des négociations entre la Tunisie et l’Union Européenne, se sont mis d’accord sur le timing des négociations sur l’Accord du libre-échange complet et approfondi (ALECA), devant se dérouler à Tunis du 20 au 22 octobre 2015.
Pour la partie tunisienne, les négociations sur l’ALECA est «un parcours difficile et long», qui nécessite d’adopter «une approche asymétrique et progressive».
La conclusion de cet accord entre la Tunisie et l’Union Européenne constitue non seulement un fondement de la libéralisation des échanges commerciaux entre les deux parties mais également «un accélérateur du processus de réforme et du programme de mise à niveau en Tunisie».
Cet accord est qualifié par nombre d’experts tunisiens, «d’opportunité» pour assurer une intégration plus profonde de l’économie tunisienne dans l’espace européen”.
La PDG du CEPEX, Aziza Htira, a estimé que la Tunisie est capable d’être «un partenaire actif » de l’Union Européenne, surtout qu’elle réalise les 3/4 de ses exportations sur ce marché (2014). Mais, “elle doit redoubler d’efforts afin d’aboutir au cours des négociations, à des accords lui permettant de réaliser ses objectifs économiques”.
Du côté de l’Union Européenne, les experts ont fait valoir que les trois jours des négociations vont permettre de mettre les points sur les I et surtout dissiper les malentendus avec la société civile tunisienne qui craint surtout un «accroissement des déficits budgétaires et extérieurs», une «destabilisation du secteur agricole», «la mise en difficulté des petites et moyennes entreprises» et «un affaiblissement du pouvoir régulateur de l’Etat tunisien».
Avant d’entamer les négociations sur l’ALECA, des réunions préparatoires ont été tenues en Tunisie pour discuter le document préparé à cet effet, par l’Union Européenne. De plus, une commission nationale constituée de représentants des ministères et organismes concernés, a été créée avec pour principale mission la fixation de l’approche des négociations, le suivi et la discussion des résultats des négociations.
Il convient de noter que le premier round des négociations portera sur les services, l’investissement, la concurrence, la douane et la facilitation des échanges, les obstacles non tarifaires, les marchés publics, l’énergie, l’agriculture, les mesures sanitaires et phytosanitaires…
L’UE reste un partenaire stratégique et très important pour la Tunisie, c’est ainsi qu’au cours des 8 premiers mois de cette année, le taux de couverture des échanges commerciaux avec l’UE a atteint 92%. A noter qu’en 2014, les exportations vers l’UE ont représenté 74,3% du total des exportations tunisiennes alors que 52,8% du total des importations tunisiennes provenaient de l’UE.