Le président français François Hollande a souligné, jeudi, l’impératif de renforcer l’appui financier accordé aux pays en voie de développement afin que ces derniers puissent mettre en place des programmes de développement durable respectueux de l’environnement.
Intervenant à l’ouverture du Forum de la société civile méditerranéenne sur les changements climatiques (MED COP), organisé à la Villa Méditerranée à Marseille (France), les 4 et 5 juin courant, Hollande a fait savoir que 39 pays uniquement, sur un total de près de 200 pays formant la communauté internationale, ont adhéré au programme de réduction des émissions du gaz à effet de serre, qualifiant ce nombre d’«insuffisant».
Il a, dans ce contexte, mis en garde contre les menaces auxquelles fait face la planète, et particulièrement la région méditerranéenne, en raison des changements climatiques, citant en l’occurrence les inondations, les phénomènes d’érosion du sol, la hausse des températures…
Partant, le chef d’Etat français, a appelé à mobiliser tous les moyens nécessaires, notamment l’outil recherche et innovation, afin de limiter ces phénomènes et protéger la planète. De son côté, Jean Paul Moatti, PDG de l’Institut de Recherche pour le Développement (France), a fait savoir que la région méditerranéenne est la plus menacée, à travers tout le monde, des répercussions des changements climatiques.
«Si on ne réagit pas en urgence, la Méditerranée risque d’enregistrer, d’ici la fin du siècle, des hausses de températures variant entre 2 et 6,5 degrés, une élévation de 15 cm du niveau de la mer et la multiplication des évènements climatiques extrêmes (inondations, sécheresses…) »,a-t-il noté. Selon lui, 250 millions de personnes, à travers le monde, connaîtront une pénurie d’eau d’ici 2050, en raison des changements climatiques.
Quant à Hafez Ghanem, vice-président Moyen-Orient et Afrique du Nord à la Banque Mondiale, il a évoqué la liaison entre les changements climatiques et la stabilité politique et économique.
D’après lui, certains experts expliquent les révolutions arabes qui ont eu lieu en 2010, par la hausse des prix des produits alimentaires, due essentiellement à la baisse de la production agricole en raison des changements climatiques. Ghanem a fait état des risques pesant sur la stabilité politique dans la rive sud de la Méditerranée, surtout avec les guerres civiles en Irak, Syrie…
qui ont donné lieu à 15 millions de réfugiés, sans oublier les menaces sécuritaires en Tunisie, Egypte et Jordanie. Ainsi, il a appelé la communauté internationale à soutenir ces pays afin qu’ils puissent relever les défis auxquels ils font face, et ce, en s’attaquant aux problèmes du chômage des jeunes et à la pauvreté, préconisant d’impulser la création d’emplois verts.
Organisé en amont de la 21ème Conférence des Parties de la convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 21), qui se déroulera en décembre 2015, à Paris (FRANCE), le MED COP accueille environ 500 représentants d’acteurs environnementaux et des représentants d’Etats du pourtour méditerranéen.
Il vise à initier une dynamique pérenne à l’échelle méditerranéenne, orientée vers le passage à l’acte de coopération autour des changements climatiques.