Trois femmes ont obtenu samedi après midi le prix du meilleur dénonciateur d’affaires de corruption au titre de l’année 2014 accordé par l’organisation “I Watch”.
“Il s’agit de Faouzia Bacha, avocate auprès de la cour de cassation qui a dénoncé la corruption financière et administrative dans le secteur du pétrole et du gaz naturel en Tunisie, Imen Guesmi, diplômée de l’enseignement supérieur, victime de corruption et de malversation lors du concours de recrutement à la compagnie tunisienne de forage et Mbarka Kssir, ancienne journaliste au ministère de l’équipement qui a dévoilé des affaires de corruption dans un projet de 30 mille logements sociaux”, a déclaré Youssef Belgacem, coordinateur de projets au sein de l’organisation I Watch à l’agence TAP.
Lors de la cérémonie de remise des prix organisée à Tunis, Youssef Belgacem a précisé que les personnes primées “ont eu le courage de dénoncer des affaires de corruption soit en s’adressant à la justice soit à travers les médias et les réseaux sociaux”.
Il a ajouté que le prix du meilleur dénonciateur vise, en effet, à encourager toute personne victime ou témoin d’une affaire de corruption à faire parvenir sa voix et à dénoncer de tels actes soit à travers la justice, les médias ou les organisations de la société civile afin de garantir la bonne gouvernance de nos institutions et lutter contre la corruption. Il a, en outre, souligné “l’urgence de promulguer une loi qui protège les dénonciateurs”.
De son côté, Samir Annabi, président de l’instance nationale de lutte contre la corruption, a estimé qu’en l’absence d’une stratégie nationale de lutte contre la corruption, toutes les initiatives isolées ne peuvent être efficaces.
“La mise en place d’une instance constitutionnelle de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption et l’élaboration d’une stratégie nationale sont aujourd’hui le meilleur moyen de lutter contre ce phénomène”, a-t-il estimé.
Selon la constitution de 2014, l’instance de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption assure le suivi de la mise en œuvre des politiques de bonne gouvernance, d’interdiction et de lutte contre la corruption, la promotion de la culture de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption et consolide les principes de transparence, d’intégrité et de reddition des comptes.
Annabi a indiqué que l’instance nationale de lutte contre la corruption devra être le mécanisme exécutif de l’instance constitutionnelle, soulignant la nécessité de conjuguer les efforts de toutes les parties pour lutter contre le phénomène de la corruption.
Créée le 2 avril 2011, I Watch a attribué le prix du meilleur dénonciateur d’affaires de corruption en 2012 à l’officier Samir Feriani et en 2013 à Imen Triki, présidente de l’organisation “liberté et équité”.