Des Imams et des théologiens ont regretté l’absence de garanties de protection effective de l’Islam dans la nouvelle constitution.
Ils réclament la création d’un conseil de la Fatwa et la constitutionnalisation du conseil islamique. Lors de leur rencontre mardi avec des représentants des Mouvements Ennahdha et Wafa à l’hémicycle du Bardo, rencontre à laquelle a pris part l’élu indépendant Ibrahim Gassas, les membres de la délégation ont estimé que l’élaboration de la constitution s’est déroulée sous la pression de « courants laïcs ».
Ce qui a permis, ont-ils noté, de faire passer des concepts « étranges à l’Islam », à l’instar de « l’interdiction des accusations de mécréance » et « la liberté de conscience ». La délégation a d’ailleurs, publié une Fatwa signée par 33 Imams, Cheikhs et théologiens statuant que l’Islam qui accorde la liberté de choisir et de pratiquer une religion, proscrit, en terre d’Islam, de faire la promotion d’une autre religion par n’importe quel moyen.
Selon les membres de la délégation, l’article 6 frappe les 5 piliers de l’Islam et favorise la prolifération de l’athéisme. Ils se sont ensuite rassemblés devant l’ANC pour exprimer leur position du projet de constitution.
Dans une déclaration dont une copie est parvenue à la TAP, les protestataires jugent « suspecte », l’adoption « hâtive et à l’insu du peuple Tunisien » de l’article 6 qui stipule « l’interdiction des accusations d’apostasie » et « la liberté de conscience ».
Sur un autre plan, les signataires de la déclaration ont exprimé leur refus du principe de l’égalité Homme-Femme garanti par l’article 45 de la constitution, « eu égard à ses conséquences négatives sur la cohésion de la famille ».
Cinq associations ont signé la déclaration à savoir l’association tunisienne des Imams de mosquées, l’association tunisienne des sciences de la Chariaa, l’association de préservation du Coran et des bonnes moeurs de Chebba, l’association El Bayane de Mahdia et l’association de la jeunesse de demain.