«On ne peut lutter contre le terrorisme sans combattre ses sources de financement et les crimes liés au blanchiment d’argent», a déclaré le président du centre tunisien des études de la sécurité globale, Nasr Ben Soltana.
Intervenant, jeudi, à la clôture des travaux d’un colloque d’initiation sur «la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme», M.Ben Soltana a indiqué que ces deux phénomènes liés au crime organisé constituent, désormais, d’importants sujets d’actualité, qui devront être soummis à l’étude par des experts.
«L’introduction d’armes, de drogues et d’argent par les frontières vers la Tunisie sert à financer les opérations terroristes et à soutenir les groupes terroristes dont l’activité s’est intensifiée après la révolution», a-t-il estimé.
«Des groupes internationaux et régionaux terroristes, liés à Al-Qaida au Maghreb Islamique (AQMI), sont chargés de planifier des opérations visant à destabiliser la sécurité en Tunisie», a-t-il relevé, faisant remarquer que «d’importantes sommes d’argents devraient parvenir à ces organisations terroristes via la Tunisie».
Le président du centre a rappelé que la Tunisie a mis en échec plusieurs opérations de trafic de devises, de drogues et d’armes en provenance en majorité de Libye.
Il a, notamment, souligné l’importance de sensibiliser les composantes de la société civile et le pouvoir exécutif quant aux dangers du blanchiment d’argent, en tant que moyen de financement du terrorisme, afin de trouver des solutions susceptibles de combattre ce phénomène.
De son coté le directeur général du Centre de l’université arabe des études sécuritaires, bancaires et de formation, Salah Saad, a évoqué les difficultés qui entravent la lutte contre le blanchiment d’argent, citant l’absence de législations adéquates dans plusieurs pays et la réticence de certains autres à appliquer le dispositif législatif y afférent.
«L’ouverture économique a aussi un impact sur la lutte contre le blanchiment d’argent» a-t-il regretté. Saad a indiqué que les pays dont la situation sécuritaire et politique est fragile sont beaucoup plus exposés au blanchiment d’argent, en raison de l’impunité.
Selon l’organisation des Nations unies, le blanchiment d’argent génère entre 4 et 6 trillions de dollars et représente 8,5 pc du volume de l’économie mondiale. Ce colloque, qui s’est poursuivi durant quatre jours a pour objectif de renforcer les compétences en matière de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme dans les secteurs sécuritaire, bancaire et judiciaire.