Le ministre de la Justice Nadhir Ben Ammou a estimé que « l’onde de choc du terrorisme ne se fait pas encore ressentir au niveau de la réaction collective au phénomène », soulignant que les Tunisiens doivent prendre conscience qu’ils sont en guerre contre ce fléau dont il a dit qu’il nécessite « un traitement radical au même titre qu’une pathologie cancéreuse ».
S’exprimant ce lundi sur Mosaïque FM, Ben Ammou a en outre critiqué la propension à faire porter la responsabilité des actes terroristes à une partie politique déterminée.
Pour lui, l’objectivité commande de ne pas percevoir le terrorisme comme un épiphénomène isolé mais comme un fléau grave aux dimensions régionales et internationales multiples. Le ministre s’est aussi élevé contre le reproche fait au gouvernement d’avoir remis en liberté certains individus condamnés pour terrorisme en application de l’amnistie générale, rappelant que le décret-loi afférent remonte à la période du gouvernement Caïd-Essebsi.
Le ministre de la Justice a fait remarquer que ce sont les mêmes parties qui réclamaient depuis des années et même du temps de l’ancien régime l’amnistie générale, principalement des organisations des droits de l’Homme et quelques militants, qui disent aujourd’hui que le gouvernement a commis « une faute » en appliquant l’amnistie générale.
S’agissant des reproches faits à la justice, principalement par des syndicalistes sécuritaires, et selon lesquels les juges relâchent facilement les terroristes présumés capturés, il a fait valoir que le fait de relâcher un prévenu ne signifie pas qu’ils est innocent et que « la présomption d’innocence doit prévaloir en toutes circonstances jusqu’à ce que la culpabilité soit prouvée ou définitivement écartée ».
Le ministre a relevé, à ce propos, la différence fondamentale entre le travail sécuritaire et le travail judiciaire, ce dernier privilégiant la certitude absolue, les aveux vérifiés et recoupés, les preuves de culpabilité et la crédibilité des pièces à conviction, auxquels s’ajoutent la faculté d’appréciation et l’intime conviction du juge.