Le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES) et un groupe de réfugiés, bloqué au camp de Choucha, ont demandé au bureau du Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés en Tunisie et à la société civile internationale d’annuler la fermeture du camp programmé pour le 30 juin.
Ils demandent, également, de rouvrir les dossiers des réfugiés dont la demande d’asile a été rejetée, de réinstaller les réfugiés et de garantir tous les services à l’intérieur du camp. Lors d’une conférence de presse organisée, jeudi, à Tunis, plusieurs réfugiés et responsables du FTDES ont exprimé leur inquiétude quant au sort des réfugiés bloqués au camp après la décision du bureau du Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) de fermer le camp et de mettre fin à tous ses services.
Le membre du bureau de communication du FTDES, Alaa Talbi a évoqué sa crainte des répercussions sociales et humanitaires conséquentes à la fermeture du camp. Le responsable de l’immigration au sein du FTDES, Nicanor Haon, a fait remarquer qu’en cas de fermeture du camp de Choucha, les réfugiés bloqués risquent de subir l’exclusion et d’être tentés par l’immigration clandestine vers l’Europe, ce qui représente un danger pour leur vie. Il a souligné, par ailleurs, l’absence de cadre juridique réglementant la situation des réfugiés en Tunisie, affirmant dans ce sens que « la Tunisie n’a pas de loi relative aux réfugiés ».
De leur côté, les réfugiés ont qualifié d’« indignes » les conditions de leur séjour dans le camp, dénonçant le recours par le bureau du Commissariat onusien à des pratiques inhumaines consistant à couper l’eau et l’électricité dans le camp. Les réfugiés ont, également, exprimé leur mécontentement quant au racisme qu’ils subissent et aux contrôles d’identité à répétition dont ils font objet. Pour sa part, la responsable de l’information au bureau du UNHCR en Tunisie, Dalia Euchi, a déclaré que le camp de Choucha est un camp temporaire, précisant que l’opinion publique et plus particulièrement les réfugiés étaient au courant de la date de fermeture de ce camp.