La commission administrative du Syndicat des magistrats tunisiens (SMT) exprime sa détermination à préserver le pouvoir judiciaire de tout conflit quelle que soit son origine, estimant que « les manœuvres politiciennes et les compromis entre partis ne peuvent se faire au détriment des magistrats, ou de la magistrature qui doivent rester neutres face aux rivalités politiques ».
Dans un communiqué à l'issue de la réunion de sa commission administrative, vendredi, à Tunis, le SMT met en garde contre ce qu'il appelle « la gestion catastrophique, par l'Assemblée nationale constituante (ANC) et par le gouvernement, du dossier de la magistrature, en le plaçant au milieu des tiraillements politiques, ce qui menace son indépendance ».
Le syndicat manifeste, par ailleurs, son rejet du projet de la constitution dans son volet relatif au pourvoir judiciaire qui, selon le SMT, n'est pas en phase avec les conventions internationales relatives à l'indépendance du pourvoir judiciaire.
Et d'affirmer : « l'indépendance de la magistrature est tributaire de l'amendement du statut des magistrats, afin de mettre fin à la domination du pouvoir exécutif sur le pouvoir judiciaire, en considérant le procureur général en tant qu'instance judiciaire indépendante du ministre de la justice et en créant à la place du conseil supérieur de la magistrature, une nouvelle instance indépendante ».
Le SMT a, en outre, annoncé le lancement de l'initiative « protection de la magistrature », appelant la société civile et l'opinion publique à soutenir cette initiative qui fera l'objet, mercredi 2 janvier 2013, d'une conférence de presse.
Sur un autre plan, le syndicat a condamné les déclarations du constituant, Abderraouf Ayadi qui, a-t-il dit, traduisent « une hostilité claire et avérée à l'égard de la magistrature et des magistrats et une menace contre leur droit syndical ».
DI/TAP
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