Le président de la commission nationale pour la restitution des fonds placés à l’étranger, Mustapha Kamel Nabli a annoncé mardi, que 28 millions de dinars placés sur un compte au Liban, au nom de l’épouse du président déchu, Leila Trabelsi vont être restitués cette semaine à la Tunisie.M. Nabli a indiqué, lors d’une séance d’audition devant la commission de la réforme administrative et de la lutte contre la corruption (relevant de l’Assemblée Nationale Constituante) que sa commission n’épargnera aucun effort pour récupérer l’argent spolié sans, pour autant, définir un délai précis pour cette opération. Il a relevé à ce sujet, que l’opération de restitution dépendra des interventions à l’échelle nationale et internationale.
La commission a commencé, a-t-il encore, indiqué, à obtenir des résultats après la collecte d’une multitude d’informations de diverses sources, relevant que la collecte se poursuit et que toutes les données sur les fonds placés à l’étranger sont considérées comme préliminaires. « Il est prématuré de parler d’informations actualisées, alors qu’elles peuvent contenir des erreurs ».
M.Nabli a évoqué les différentes étapes du gel des avoirs à l’extérieur du pays, affirmant que la commission sous sa forme actuelle est considérée comme l’un des outils à même de faciliter la récupération des avoirs détournés.
A noter que cette commission a adopté une stratégie d’intervention judiciaire directe dans les pays où les avoirs ont été placés. ce qui signifie que les coupables doivent prouver l’origine de leurs avoirs. Il a relevé que la désignation d’un bureau d’avocats et de consultation « Enrico Monfrini » connu pour son expertise dans ce domaine, est de nature à accélérer le rythme des interventions judiciaires dans de nombreux de pays où il y a des avoirs détournés.
La commission a alloué à ce bureau, une avance de 400 mille dinars pour entamer les opérations de récupération de l’argent dans de nombreux pays à l’instar de la Suisse. Ce bureau bénéficie, en plus, d’une commission sur chaque montant récupéré. M. Nabli a indiqué que les pays européens ne coopérent pas de façon satisfaisante avec la Tunisie dans ce domaine, tandis que les pays arabes n’ont pas répondu à certaines demandes de commissions rogatoires, à l’instar du Maroc et de l’Arabie Saoudite.
Il semblerait que la grande partie des avoirs détournés se trouve au qatar et aux Emirats Arabes Unis. Il a nié avoir eu connaissance d’un transfert d’argent de la BCT sur certains comptes depuis qu’il a été nommé gouverneur, le 19 janvier 2011, indiquant que l’enquête menée par la banque centrale quant aux virements d’argent, n’a pas trouvé de dépassements pendant la période allant du 14 au 19 janvier 2011.
Il a, également, démenti que la BCT ait refusé des demandes de la Commission nationale d’investigation sur la corruption et la malversation pour l’obtention des dossiers de corruption, relevant que la banque n’a gardé que deux dossiers, le premier relatif à une institution bancaire et qui a été transmis par la banque à la justice et un autre qui concerne un agent administratif de la BCT.
Il a ajouté « je n’ai aucune connaissance de l’existence d’une coopération financière entre la Tunisie et Israël et de transferts d’argent ou de comptes », indiquant que la banque est disposée à ouvrir une enquête à ce sujet, si une information lui parvient dans ce sens. M. Nabli a affirmé que la Commission nationale pour la restitution des fonds placés à l’étranger, créée le 26 mars 2011 n’a pas connu d’entraves dans l’accomplissement de ses missions.
WMC/TAP