Tunisie – Cameroun 0-0 : Le verdict reporté à Yaoundé, le 17 novembre prochain

La Tunisie devra attendre le 17 novembre prochain, à Yaoundé, pour espérer composter son billet qualificatif à la Coupe du monde de football Brésil 2014.

En effet, et au terme du nul vierge concédé, dimanche après- midi, sur la pelouse du stade olympique de Rades, face au Cameroun, le verdict est reporté au mois prochain en terre camerounaise, date du déroulement du match d’appui retour.

La principale leçon à tirer de cette confrontation demeure la métamorphose introduite sur le rendement et l’attitude affichée par la sélection, notamment, en termes de combativité, et ce, en comparaison avec la dernière sortie des “Aigles de Carthage”, face au Cap Vert, le 6 septembre dernier.

En dépit de ce nul à domicile, les chances des coéquipiers de Wissem Yahia demeurent intactes, aussi bien au plan comptable qu’au niveau technique, au vu du visage affiché par les joueurs, malgré la délicatesse de la mission qui sera la leur, un mois plus tard à Yaoundé, face à un Cameroun, bien que n’ayant pas brillé particulièrement, mais qui reste fidèle à sa réputation d’un des grands d’Afrique.

Avec 9 nouveaux joueurs alignés par le coach national, le néerlandais Ruud Krol, par rapport au dernier match livré face au Cap Vert, le mois dernier, la cohésion n’était pas le point fort de la sélection ce soir en dépit d’une prestation plus qu’honorable livrée par les coéquipiers du marseillais Sabeur Khélifa.

L’absence, ou plutôt le manque de cohésion et de symbiose, ont été colmatés par de l’engagement, de la combativité et une volonté d’aller de l’avant, contrairement au pale visage affiché durant les derniers mois, sous la férule de Nabil Maaloul. Pour revenir au déroulement du match proprement dit, et en dépit des 20 premières minutes marquées par une ruée des Tunisiens en attaque, le jeu s’est ensuite équilibré, avec un léger avantage en faveur des Lions indomptables, au vu des occasions obtenues par l’attaque camerounaise.

Durant la première moitié de la première manche, les principales occasions ont été l’œuvre de Wissem Yahia (16′), qui a trouvé le gardien camerounais sur la trajectoire du tir décoché des 25 mètres. Le revenant en sélection, Yacine Chikhaoui, pièce maîtresse du jeu tunisien, n’a pas été du reste, lorsque son coup de tête à la 18ème minute avait été capté par l’omniprésent gardien Charles Itandje.

Le même sort a été réservé au coup de tête du “Sang et or” Houcine Ragued. A la suite de cette “domination” tunisienne, les camerounais, qui n’ont pas paniqué pour autant, se sont ressaisis pour s’organiser, dans un premier temps, avant d’inquiéter, par le biais du tandem Webo et de Samuel Eto’o le portier Moez Ben Cherifiya, qui a toujours été, à la faveur de ses parades, sur la trajectoire des balles pour les bloquer.

“Les Aigles de Carthage” ont tenté, également, de mettre à contribution la vitesse du zurichois Amine Chermiti, un autre revenant en sélection, et les incursions, sur le flanc gauche, du sociétaire de la formation helvétique de Lucerne, Yacine Mikari, mais sans efficacité. Toutefois, l’occasion la plus franche enregistrée en cette première manche est à mettre à l’actif des poulains du technicien allemand Volker Finke, lorsque le rennais Jean Makoun a profité d’une passe d’Eto’o, mais, qui face à une défense statique et à un gardien battu, sa balle a échoué dans les petits filets. Peu avant la pause citron, l’inlassable Samuel Eto’o a obtenu un coup franc qu’il a botté des 35 mètres, pour atterrir dans les mains de Ben Cherifiya.

Il convient de noter qu’en dépit d’un engagement physique des deux parties, la première mi-temps a été marquée par un fair-play remarquable. Malgré un avertissement brandi par l’arbitre malien Koulibaly face au défenseur Nyom à la 38ème minute, pour intervention musclée sur le Berlinois Sami Allégui, auteur d’un tir à la 36ème minute, rien n’a été signalé, hormis un tacle agressif de l’espérantiste Sameh Derbali sur Eto’o, qui n’a pas été sanctionné par l’arbitre.

La deuxième manche, plus dynamique et plus vivace que la première, a démarré sur les chapeaux de roues. Dès la 5ème minute, Chermiti a raté une franche occasion, alors qu’il était face au gardien Itandjé. Cinq minutes plus tard, l’ex-sochalien Mikari centre et le coup de tête de Fakhreddine Ben Youcef, qui a remplacé lors de la pause Sami Allègui, place son coup de tête aux côtés de la cage.

Pour sa part, le portier tunisien a sauvé sa cage à la 59ème minute, lorsqu’il a repoussé du pied gauche le tir de Joel Matipe, qui a écopé, une minute plus tard d’un carton jaune pour une faute commise sur Chermiti. A l’instar de la première mi-temps, et après un premier quart d’heure tendu et vivace, le jeu s’est équilibré et apaisé de nouveau.

Le Cameroun a tenté de monopoliser le ballon en zone médiane, et la fatigue a commencé à se faire sentir des deux côtés. Cependant, et à la 65ème minute, la paire Yahia, Wissem qui tire le corner et Alaaeddine qui reprend de la tête, était à deux doigts d’ouvrir la marque, n’eut été la parade du sociétaire du club turc de Konyaspor. Quatre minutes plus tard, l’ex-majorquin, Webo, manque l’occasion la plus franche du match, lorsque, seul face à une cage vide, il rate les bois d’une manière étrange.

La réponse du tac au tac continue et l’ex-étoilé Yacine Chikhaoui, une des satisfactions du match, balle au pied, efface un défenseur, et avance en solo dans la surface de réparations, mais dévisse son tir, alors qu’il fallait passer en retrait à ses coéquipiers en meilleure position.

En dépit des changements effectués de part et d’autre (Issam Jomaa à la place de Aymen Chermiti 75′, Mohamedou Idrissou à la place de Makoun 77′, Anis Ben H’tira qui remplace Chikhaoui 83′), rien de nouveau n’a été enregistré au cours du dernier quart d’heure, à l’exception d’un coup franc botté par l’infatigable Wissem Yahia à la 86ème minute, et d’un dernier coup de tête des Camerounais, au cours des 5 minutes de temps additionnel ajoutées par l’arbitre malien qui a su gérer son match.

Au final, le spectateur a assisté, cet après-midi, à une sélection tunisienne combattive et engagée, qui a tenu la dragée haute aux Lions Indomptables, dans l’attente de livrer une prestation héroïque, à l’extérieur, condition sine qua non d’une qualification pour danser la farandole dans la terre de la Samba.

Le match de Yaoundé sera-t-il synonyme d’une cinquième présence tunisienne parmi le gotha du football mondial ou d’une septième participation camerounaise en coupe du monde? La Tunisie parviendra-t-elle à renverser la vapeur, 46 ans plus tard pour engranger sa première victoire face au Cameroun, en match officiel, depuis…46 ans, et plus précisément, depuis un certain 5 février 1967, lorsqu’elle a dressé les Lions qui ont encaissé 4 buts.

De même, la Tunisie réussira-t-elle d’échapper au recommencement de l’Histoire, et d’éviter, ainsi, le scénario d’octobre 1989, lorsque, un quart de siècle plus tôt, les coéquipiers de Roger Milla ont atteint le Mondial italien aux dépens des partenaires d’Ahmed Bourcheda en les battant, 2-0 au Cameroun et 1-0 en Tunisie? Verdict : le 17 novembre prochain sur la pelouse du stade Ahmadou Ahidjou de Yaoundé.