L’Organisation tunisienne de défense des droits des personnes handicapées a estimé à 5% le taux de participation des personnes porteuses de handicap au second tour des élections législatives du 29 janvier 2023, soit une baisse de 1% par rapport au taux enregistré lors du premier tour.
Le président de l’organisation, Yosri Mazati a déclaré lors d’une conférence de presse tenue aujourd’hui, mardi, que 2% des personnes handicapées ont été empêchées de participer parce qu’elles n’ont pas présenté la carte d’invalidité, notant que ses observateurs ont constaté que certaines personnes handicapées ont été privées du droit de priorité.
Il a ajouté que l’organisation a mobilisé 141 observateurs pour suivre le processus de collecte et d’analyse des données dans 670 centres répartis sur 131 circonscriptions électorales, notant que 93% des bureaux de vote n’avaient pas d’interprètes en langue des signes.
Il a fait savoir que le rapport des observateurs de l’organisation a relevé l’absence d’indications pour orienter les personnes handicapées dans 71% des bureaux de vote, soulignant que près de la moitié des centres et bureaux de vote étaient dépourvus d’affiches et de directives liés aux étapes du scrutin en langue des signes.
Il a souligné que 50% des centres et bureaux de vote n’ont pas été aménagés et difficiles d’accès pour les personnes handicapées.
Il a ajouté que certains observateurs ont été confrontés à des difficultés le jour du scrutin, et ont été empêchés d’entrer dans les bureaux de vote sous prétexte qu’ils ont présenté les cartes du premier tour des élections, malgré l’existence d’un accord entre l’Instance Supérieure Indépendante pour les Elections et l’organisation à permettre à ses observateurs d’utiliser les cartes d’accréditation du premier tour.
De son côté, la secrétaire générale de l’organisation, Bouraouiya Agrebi, a estimé que l’interdiction du financement public des campagnes électorales a privé les personnes handicapées d’être présentes dans le nouveau parlement.
Elle a déclaré que seulement quatre candidats ont pu rassembler des parrainages pour se présenter aux élections législatives, mais qu’ils n’ont pas réussi à remporter des sièges au parlement, appelant à prendre des mesures juridiques garantissant la présence des personnes handicapées au Conseil des régions et des districts qui sera la deuxième chambre parlementaire représentant le pouvoir législatif.