Depuis la révolution, 8700 jeunes tunisiens sont arrivés à Lampedusa, en Italie, de manière illégale, et 3500 autres ont été empêchés de franchir la frontière tunisienne, indique Abderrahmane Hedhili, ancien président du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux.
C’était lors d’une communication à la conférence sur ” la migration des jeunes dans un monde en mutation ” tenue, mardi, à Sidi Bouzid, à l’occasion de la célébration du 7e anniversaire de la Révolution du 17 décembre 2010, avec la participation d’universitaires et de chercheurs de Tunisie et d’Algérie.
Hedhili souligne dans sa communication que l’interruption scolaire qui touche plus de 100 mille élèves, essentiellement, dans les quartiers populaires et les régions de l’intérieur, est l’une des principales causes de la prolifération du phénomène de l’émigration des jeunes.
De son côté, Hassan Hermassi, professeur à l’Université de Carthage évoque la version la plus dangereuse du phénomène de l’émigration clandestine celle destinée aux zones de conflit pour rejoindre les groupes ” jihadistes ” à l’étranger, signalant que 12 mille jeunes tunisiens ont été enrôlés pas ces groupes.
Pour sa part, Abdeljalil Bouguerra, professeur à l’Institut supérieur d’histoire de la Tunisie, met l’accent sur la fuite des cerveaux dans le monde arabe signalant que 54% des étudiants arabes inscrits à l’étranger ne retournent pas dans leur pays à la fin de leurs études pour plusieurs raisons dont la faiblesse de l’infrastructure de la recherche, le manque de liberté de pensée et l’absence de réforme religieuse approfondie.