Le porte-parole officiel de la coordination nationale des professeurs admis au concours d’accès au cycle de formation pour un master professionnel en science de l’éducation (CAPES 2017), Radhouane Abdaoui a souligné, vendredi, que le ministre de l’éducation, Hatem Ben Salem a, délibérément, induit en erreur l’opinion publique en déclarant que le niveau des candidats admis est très faible et que certains ont eu 4 sur 20 dans certaines matières, estimant que ces “déclarations offensives” ont contribué à ternir l’image des admis et mis en doute leur niveau scientifique.
Lors d’une séance d’audition des représentants des admis au CAPES par la commission de la jeunesse, des affaires culturelles, de l’éducation et de la recherche scientifique à l’assemblée des représentants du peuple (ARP), Abdaoui a tenu à préciser que les déclarations du ministre sont valables pour certains admis qui ont eu une note inférieure à 10 dans certaines matières et dont le taux ne dépasse pas 17%.
Certains candidats, a-t-il ajouté ont eu des notes comprises entre 12 et 18 sur 20, s’interrogeant sur les raisons qui ont poussé le ministre à ignorer 83% des professeurs admis qui représentent, selon lui l’élite de la Tunisie et dont la plupart sont titulaires d’un master et d’un doctorat et disposent de l’expérience nécessaire dans le domaine de l’enseignement.
L’orateur a ajouté que les admis à ce concours ne refusent pas, comme le ministre l’a laissé entendre, de suivre cette formation mais exigent qu’elle soit dispensée dans les centres de formation pédagogique et qu’ils seront recrutés sitôt cette formation achevée.
De son côté, le député, Lotfi Nabli a déploré le fait que le ministère de l’éducation publie les résultats du concours et les met ensuite en question ce qui nuit selon, lui à la crédibilité de l’Etat, soulignant la nécessité de faire face à de telles pratiques et à tenir une réunion restreinte avec le ministre de l’éducation pour trouver une solution définitive à ce dossier.
Le député s’est demandé, dans ce contexte, sur le rôle du ministère de la formation professionnelle et de l’emploi dans la formation destinée aux admis au CAPES, soulignant que les deux ministères auraient du se concerter pour trouver une solution à ce “vrai dilemme”.
Il a appelé les professeurs admis à porter plainte auprès du tribunal administratif et de la présidence du gouvernement.
Pour sa part, le député Mohamed Mahjoub s’est montré compréhensif à l’égard de la situation des professeurs admis au CAPES qui exigent d’être recrutés le plus tôt possible, mettant, cependant, l’accent sur l’importance de cette formation qui permettra, selon lui, de renforcer les aptitudes de ces derniers à exercer la profession d’enseignant.
Ils a, d’autre part, appelé les professeurs à faire prévaloir la raison dans la défense de leurs revendications, déplorant le comportement de certains d’entre eux qui ont tenté de prendre d’assaut le ministère de l’éducation lors du mouvement de protestation qu’ils ont observé, récemment, et au cours duquel ils ont eu des affrontements avec les forces de sécurité.
De tels comportements, a-t-il dit, sont de nature à nuire à leur image et à leurs revendications légitimes et peuvent être exploitées par certaines parties politiques qui prennent pour cible le ministre de l’éducation.
Il convient de rappeler que le ministre de l’éducation, Hatem Ben Salem, avait déclaré lors d’une séance plénière tenue, lundi dernier à l’ARP, que le niveau des admis au CAPES est faible.