Le remaniement ministériel partiel opéré mercredi intervient une année après la prise de fonction du gouvernement Chahed. Le chef du gouvernement avait engagé un marathon de concertations avec les chefs de partis politiques signataires du Document de Carthage, jugeant qu'”il est temps d’effectuer un remaniement ministériel”, ne serait ce que, pour combler les vacances à la tête de trois départements ministériels.
La semaine dernière, le ministre du Développement et de la Coopération internationale, Mohamed Fadhel Abdelkefi, également ministre des Finances par intérim après l’écartement de Lamia Zribi le 30 avril dernier, a annoncé sa démission créant un vide dans deux départements.
A noter aussi que depuis la révocation de l’ancien ministre de l’Education Neji Jalloul à la même date, l’intérim est jusqu’à ce jour assuré par le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Slim Khalbous.
Pour les différentes composantes du paysage politique, cette vacance impose, inévitablement, un remaniement dans la composition du gouvernement. Alors que certains étaient favorables à un remaniement partiel visant juste les départements concernés, d’autres ont appelé à la formation d’un nouveau gouvernement reflétant les résultats des élections de 2014.
Le 20 août 2016, Youssef Chahed a présenté les membres de son gouvernement d’unité nationale composé de 26 ministres et 14 secrétaires d’Etat. Un cabinet qui compte 14 jeunes compétences et huit femmes.
Le cabinet Chahed a obtenu la confiance du parlement avec 168 voix pour, 22 contre et 5 abstentions.
A l’origine, le président de la République Béji Caid Essebsi avait proposé un gouvernement d’unité nationale qui doit être la résultante d’une série de concertations entre les partis politiques et les organisations nationales associant, également, des personnalités publiques indépendantes. Un marathon sanctionné par la signature, le 13 juillet 2016 du “Document de Carthage” qui résume les priorités du gouvernement d’unité nationale.
Le Document de Carthage a été signé par 9 partis politiques et trois organisations nationales à savoir l’Union générale tunisienne du travail, l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat et l’Union tunisienne de la pêche et de l’agriculture.
Parmi les priorités du gouvernement d’unité nationale, selon le Document de Carthage, figurent notamment la lutte contre le terrorisme, l’amélioration du rythme de la croissance, la lutte contre la corruption et la mise en place des fondements de la bonne gouvernance.
Le gouvernement d’unité nationale succède au gouvernement Habib Essid auquel le parlement n’a pas renouvelé sa confiance lors d’une plénière en date du 30 juillet 2016.
Béji Caid Essebsi a promulgué un décret pour transformer le gouvernement Essid en un cabinet de gestion des affaires courantes en attendant la nomination d’un nouveau chef du gouvernement.
Caid Essebsi propose le nom de Youssef Chahed alors ministre des Affaires locales au cours d’une réunion avec les partis politiques.