L’enfant gâtée de la scène artistique, la violoniste de renommée, virtuose ancrée dans ses origines, Yasmine Azaiez s’est laissée emportée par l’euphorie du moment pour présenter un show fabuleux qui ressemble beaucoup à sa personnalité joyeuse et spontanée.
Parfaitement “Fabulous” comme l’intitulé de son dernier album, la jeune violoniste s’est accommodée à l’ambiance du public de Carthage, aussi nombreux que prévu. Un constat que l’artiste elle-même a mentionné en début de la soirée en remerciant ses fans et tous les Tunisiens de lui avoir fait confiance en venant aussi nombreux à son show.
La violoniste s’est toujours montrée nostalgique à ses origines, pourtant partie trop jeune, à l’âge de quatre ans, pour Londres à partir d’où elle a eu la chance de poursuivre sa passion pour le violon et devenir l’une des violonistes les plus virtuoses de sa génération.
De son dernier album “Fabulous” sorti le 15 août courant à Tunis, Yasmine Azaiez a présenté, en deuxième partie du show, des morceaux marqués par cette fusion entre instrumental et chant, tout en essayant de faire pousser vers de nouvelles limites de son instrument, le violon et de sa performance artistique pour se mettre dans la peau de la violoniste-chanteuse.
D’habitude l’artiste donne des performances en quartet. Pour sa première montée sur scène à Carthage, elle a voulu voir grand et présenter un show à l’image des plus célèbres artistes-instrumentalistes du monde, inspirée de Yanni, Marcel Khalife et Anouar Brahem dont les prestations avaient enchanté des milliers de mélomanes au festival de Carthage, dans ses précédentes éditions.
Le show a misé sur le côté visuel avec un mapping de huit écrans géants, un grand orchestre composé, essentiellement, de jeunes musiciens faisant partie de l’académie Yasmine Azaiez que la violoniste dirige depuis près de deux ans. L’artiste était aussi accompagnée de deux musiciens d’Amérique, un pays où elle avait également pu se produire dans les plus grands orchestres symphoniques du monde avant de se lancer dans une carrière solo.
Pour son premier spectacle à l’amphithéâtre romain de Carthage, l’artiste a essayé de présenter un show complet où se conjuguent l’instrumental avec le chant sous des fonds visuels qui rendent le spectacle plus attrayant. Elle alternait morceaux instrumentaux, chant et danse, en présence de deux choristes et son invitée spéciale, la chanteuse Amel Cherif avec qui elle a partagé la scène encore une fois, après une première prestation en duo en 2016 dans l’une des soirées out-door du festival international de Carthage à la basilique Saint Cyprien.
Témoignant de sa quête pour ses origines et le patrimoine musical de la Tunisie, elle a ouvert le spectacle avec des morceaux de son premier album “Fusion” dans lequel elle avait présenté des versions revisitées de deux grands maîtres disparus de la chanson tunisienne. Dans une autre version revisitée, softe et alléchante, elle a joué pour Ridha Kalai, le fameux morceau “Djerba”, en guise d’hommage à l’île de Djerba au Sud de la Tunisie. Du grand répertoire du chanteur Hédi Jouini, elle a interprété “Taht El Yasmina Fellil” (la nuit, sous le jasmin) et “Samra” (la brune), deux morceaux qu’elle a merveilleusement joués avec son âme jeune et joviale.