Le chef du gouvernement Habib Essid a effectué une visite non annoncée vendredi en Libye, la première d’un chef du gouvernement ou d’Etat étranger suite à l’installation du Conseil de la présidence du gouvernement d’entente national dans la capitale Tripoli.
Le premier ministre désigné Faez Sarraj a mis en exergue la symbolique de cette visite qui, a-t-il noté, ne manquera pas de dynamiser les relations de la Libye avec son environnement régional et contribuera à raffermir les relations entre les deux pays. Au cours de cette visite, Habib Essid a de nouveau affirmé le soutien de la Tunisie au gouvernement Sarraj pour réussir la phase transitoire.
Coprésidant une conférence de presse, Essid a Souligné que la Tunisie se tient aux côtés du gouvernement libyen et appuie ses efforts pour réussir une transition démocratique « délicate ».
Le rôle de la Tunisie, a-t-il poursuivi, consiste à aider les frères libyens à atteindre les objectifs escomptés, soulignant que ce qui se passe en Libye reste une affaire interne.
La visite du chef du gouvernement a été l’occasion de s’entendre sur plusieurs questions économiques, sociales et sécuritaires d’intérêt commun, dont la réouverture de la représentation diplomatique tunisienne à Tripoli avant fin mai courant.
Les deux parties ont convenu, également, d’approfondir et de développer la coordination sécuritaire dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et la contrebande, en matière d’entraînement et d’échange de renseignement.
Il s’agit, aussi, d’aplanir les difficultés rencontrées au niveau du poste frontalier de Ras Jedir, à travers la création de commissions mixtes pour étudier les mesures sécuritaires aux points de passage frontaliers et la reprise des vols aériens depuis et vers l’aéroport de Tunis-Carthage.
Pour rappel, le poste Ras Jedir a été fermé à maintes reprises aussi bien du coté tunisien que libyen suite aux évènements de Ben Guerdane début mars dernier, mais aussi en raison de la situation en Libye.
Issu de l’Accord politique de Skhirat couronnant plusieurs mois de négociations sous la conduite des Nations Unies, le gouvernement Sarraj est arrivé fin mars à Tripoli, mais est toujours en attente d’être validé par le Parlement libyen installé à Tobrouk (Est).