L’agence de notation Fitch Ratings a confirmé la note souveraine de la Tunisie à BB- et révisé de stables à négatives les perspectives sur le long terme.
Le rapport de Fitch explique cette dévaluation par la régression du secteur du tourisme dans le contexte des risques accrus de sécurité, causant un ralentissement de la croissance du PIB de 2,3% en 2014 à 0,8% seulement en 2015.
Les recettes du tourisme ont baissé de 35% en glissement annuel en 2015 et de 50% en glissement annuel en Janvier 2016, indique le rapport.
L’agence a également revu à la baisse ses prévisions de croissance à 1,2 % pour 2016, de 2% dans l’examen précédent, et de 2% pour 2017 contre plus de 3% précédemment.
Elle ajoute que les risques politiques et géopolitiques domestiques ont augmenté. Ainsi la présence croissante de l’Etat islamique en Libye entraînerait de nouvelles retombées en Tunisie, en plus des menaces terroristes locales.
En outre, la nouvelle vague de protestations, déclenchées en janvier 2016 par le chômage dans les régions intérieures défavorisées a accentué le risque d’instabilité sociale et risque de compliquer la mise en œuvre par le gouvernement des réformes structurelles, selon le rapport.
Fitch estime que le déficit budgétaire à 5,3% du PIB en 2015, les augmentations salariales et les coûts de recapitalisation des banques n’ont pas amélioré la situation.
Par ailleurs, la dette publique avoisinait 53% du PIB en 2015, par rapport à celle de la moyenne des pays comparables qui est d’environ 43%, et est projetée par Fitch pour atteindre 58,4% en 2017.
Après avoir rappelé les négociations en cours avec le fonds monétaire international l’agence souligne, à ce titre, que la Tunisie est tributaire de l’engagement des bailleurs de fonds pour combler son déficit budgétaire.
Ainsi, en 2015 environ la moitié des besoins de financement du gouvernement ont été atteints grâce à un soutien multilatéral ou bilatéral externe et Fitch estime que ce soutien sera maintenu. Elle a rappelé, dans ce contexte, les financements ocroyés par la Banque mondiale (BM), l’Union européenne (UE) et la banque africaine de développement (BAD).
Néanmoins, l’agence craint des difficultés de réduction des déficits courants et d’abaissement de la dette publique et extérieure. Fitch prévoit un déficit budgétaire évalué à environ 7,5% du PIB en 2016 et 2017 et une dette extérieure nette de plus de 50% du PIB.