«Les négociations proprement dites sur l’Accord de libre échange complet et approfondi (ALECA) entre la Tunisie et l’Union Européenne n’ont pas encore démarré.
Au cours de cette phase, la partie européenne s’est contentée de proposer à la partie tunisienne, un projet de texte portant sur les secteurs des services, la libéralisation du secteur agricole et l’harmonisation de la législation tunisienne avec la législation européenne dans les domaines liés au commerce (concurrence, marchés publics, facilitation des échanges et procédures douanières… ), a fait savoir Saida Hachicha, directrice générale de la coopération économique et commerciale, au ministère du commerce.
Hachicha a relevé que la partie tunisienne va étudier avec les experts et la société civile, le texte proposé par l’UE avant d’entamer les négociations effectives qui se tiendront au début de l’année 2016. S’exprimant jeudi à Tunis, à l’occasion d’une séance consacrée à la société civile lors de la clôture des négociations du 1er round des négociations sur l’ALECA, la DG de la coopération économique a précisé que la partie tunisienne a réitéré l’intérêt stratégique du pays à conclure un tel accord, tout en mettant l’accent sur la nécessité d’adopter une approche progressive.
Et d’ajouter que la délégation tunisienne a demandé une assistance financière et technique, des mesures d’accompagnement, la facilitation de l’octroi de visas et la garantie de la reconnaissance mutuelle des diplômes.
Pour sa part, Mme sofia Munoz, chef négociatrice pour l’ALECA du c?té européen, a indiqué qu’il est trop tôt pour parler de négociations, lesquels vont durer un certain temps, précisant que sa délégation a pris connaissance, lors de ce premier round, des spécificités de certains secteurs et mieux cerner les besoins.
Elle a estimé que la Tunisie est appelée à fixer les priorités et à définir le rythme de déroulement des prochaines négociations. «Notre Objectif est d’aboutir à un accord gagnant-gagnant, par le biais d’une démarche progressive, asymétrique et ambitieuse, devant permettre de relancer l’investissement en Tunisie».
Pour Katarina Leinonen, représentante de la délégation européenne en Tunisie, “les objectifs de l’ALECA doivent être réalistes et ambitieux”, soulignant la nécessité de l’instauration de mesures d’accompagnement à la mise en œuvre de l’ALECA.
Le ministre du commerce, Ridha Lahouel a indiqué qu’un résumé de ces discussions préliminaires sera publié, faisant savoir que «la partie européenne, consciente des défis que doit affronter la Tunisie, confirme les principes de progressivité et la nécessité d’accompagner le pays dans ce processus par des programmes d’assistance techniques et financières ainsi que de mise à niveau».
Lahouel a relevé que la partie tunisienne est en train d’étudier la formule la plus efficace pour une participation effective de la société civile à toutes les décisions qui seront prises dans le cadre de l’ALECA.
Quant à Kamel Jendoubi, ministre délégué chargé des relations avec la société civile, il a appelé à bien se préparer avant d’entamer les négociations, à travers l’élaboration d’études sur les impacts (positifs et négatifs) de cet accord sur l’économie tunisienne et à bien négocier, en exigeant les principes de l’asymétrie et de l’accompagnement, du fait que les deux économies ne relèvent pas de même niveau.
Jendoubi s’est dit convaincu que la Tunisie a mal négocié auparavant avec l’UE parce que la Tunisie était faible, au niveau politique alors qu’aujourd’hui, elle est plus forte.
Des représentants de la société civile ont demandé “à élargir la base de participation de la société civile aux négociations sur l’ALECA qui demeure un accord très important pour la Tunisie, pour minimiser les erreurs et dégâts et à ne hâter la conclusion de cet accord”.