Le président du Syndicat National des Journaliste Tunisiens (SNJT) Neji Bghouri a affirmé la présence de “sérieuses menaces” contre la liberté de la presse citant le projet de loi relatif à la répression des atteintes contre les forces armées.
Ce projet prévoit des peines privatives de liberté qui peuvent aller jusqu’à dix ans de prison en cas de divulgation du secret professionnel des sécuritaires sans en préciser la nature.
S’exprimant mercredi à Tunis lors d’une conférence marquant la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse, Bghouri a aussi cité le projet de loi de lutte contre le terrorisme et le blanchiment d’argent qui, a-t-il averti, représente une grande menace pour la liberté de la presse en Tunisie.
“Le SNJT s’engage à combattre ces projets de lois et toute restriction à l’encontre des journalistes”, a-t-il assuré.
Par ailleurs, Bghouri a souligné que le rapport annuel sur la liberté de la presse en Tunisie, présenté le 2 mai courant, a révélé des menaces de mort, des agressions ainsi que des procès contre les journalistes.
“Certains magistrats ont utilisé d’autres lois pour écrouer des journalistes et blogueurs”, a-t-il regretté.
De son coté, le ministre de l’éducation Néji Jalloul a souligné que les pouvoirs publics respectent la liberté d’expression et de presse et s’emploient à renforcer ces acquis d’autant que la démocratie ne pourrait se réaliser en l’absence de la liberté de la presse et du droit à la différence, a t-il estimé.
“Le rapport de Freedom house classe la Tunisie à la tête du peloton des pays arabes et dans la région dans le domaine de la liberté de la presse”, a-t-il dit.
Pour sa part, l’ambassadeur de Finlande à Tunis, Tanja Jaaskelainen a indiqué que son pays s’emploie à renforcer la coopération avec la société civile dans les pays qui connaissent une transition démocratique en y encourageant la liberté de la presse.