Le ministre des Affaires étrangères, Mongi Hamdi, a fait état vendredi des bonnes dispositions exprimées par les pays du Golfe en vue de venir en aide à la Tunisie, économiquement parlant, notamment en termes d’investissements à terme et pour remédier à ses difficultés économiques immédiates, « par l’amélioration de son budget ».
Il a cité en particulier l’Etat des Emirats arabes unis, le Qatar et le Koweit. Le montant de l’assistance financière qui sera fournie au gouvernement tunisien par ces trois pays sera fixé lors des prochaines réunions des commissions mixtes respectives, a-t-il précisé.
Le ministre s’exprimait au cours d’une conférence de presse tenue au siège du département et destinée à faire, à l’intention des médias, le bilan du périple que le chef du gouvernement Mehdi Jomâa vient d’effectuer à travers cinq pays du Golfe arabe. Selon lui, il a été convenu que les investisseurs de ces pays viendront « bientôt » en Tunisie pour examiner sur place la faisabilité d’un certain nombre de projets d’envergue.
Il en va ainsi, pour ce qui concerne la coopération entre la Tunisie et l’Etat des Emirats Unis, de la Cité économique d’Enfidha, du port international en eaux profondes à Radès ou en d’autres points du littoral en fonction des études de faisabilité, mais aussi de la Cité sportive de Tunis. Le ministre a également indiqué que le Koweït avait demandé à la Tunisie de faciliter le travail des investisseurs koweïtiens et de veiller à ce qu’il y ait moins de bureaucratie.
Tous les projets convenus avec les pays du Golfe seront mis en oeuvre sous forme d’investissements directs étrangers (IDE), en partenariat avec des hommes d’affaires tunisiens et dans le cadre de la prise en compte de l’intérêt national, a précisé Hamdi, estimant que les projets en question contribueront à résoudre le problème du chômage, à améliorer la situation dans les zones défavorisées et à favoriser le développement de l’agriculture. Les pays du Golfe ont fait part de leur volonté de s’attacher les services de compétences techniques tunisiennes et, en matière de coopération sécuritaire, l’Etat des E.A.U.
s’est montré disposé à fournir du matériel pour équiper les forces de sécurité tunisienne, a-t-il encore dit. D’après le ministre des Affaires étrangères, « l’action diplomatique tunisienne s’était focalisée auparavant sur l’Europe alors que les pays du Golfe occupent une position d’avant-garde aux plans arabe et islamique et joue un rôle important dans le monde ».
Cette tendance doit être corrigée, a-t-il assuré, indiquant que ce fut l’un des objectifs du périple du chef du gouvernement dans les pays du Golfe. Il a également constaté que les relations tunisiennes avec les pays du Golfe et le niveau des échanges sont « en-deçà des attentes des uns et des autres » et que « cette visite se fixait pour objectifs de hisser les relations à des paliers plus élevés et de vendre la destination Tunisie ».
Les qualifiant d’« excellentes », Hamdi a indiqué que les visites aux cinq pays du Golfe avaient permis d’aborder les relations de coopération politique, économique et sécuritaire et d’expliquer les avancées réalisées par la Tunisie dans son processus de transition.
Il a toutefois précisé que ni la question de l’extradition de l’ancien président déchu, ni la récupération des capitaux spoliés ni l’affaire du journaliste Mahmoud Bounab poursuivi en justice au Qatar n’ont été évoquées au cours des entretiens. « Mais ceci ne signifie pas que ces questions ne bénéficient pas d’un suivi attentif », a-t-il ajouté.