Un sondage présenté par l’organisation “I Watch” lundi a révélé qu’une majorité de jeunes considèrent que la corruption est une pratique courante dans les concours de la fonction publique.
“90% des jeunes considèrent la corruption dans les concours de la fonction publique comme étant inacceptables et 80% estiment que la corruption s’est aggravée après la révolution”, a fait savoir Dhia Elhak Ammar, membre de l’organisation “I Watch” lors d’un point de presse tenu à Tunis pour présenter les résultats d’un sondage d’opinions sur la corruption dans les concours de la fonction publique.
M. Ammar ajoute que l’enquête révèle également que 74% des personnes interrogées estiment que l’état de la corruption en Tunisie s’est grave et 21% estiment que la corruption est très répandue.
Par ailleurs, 90% des jeunes sondés pensent que le manque de transparence dans les concours de la fonction publique peut menacer leur avenir, la croissance économique, le développement du pays et la justice sociale. Le sondage démontre aussi que 78% des personnes interrogées indiquent que lors des concours dans la fonction publique, il existe une discrimination fondée sur les opinions politiques et environ 85% des sondés croient fermement en l’existence de critères discriminatoires basés sur les relations familiales et amicales des candidats outre la discrimination basée sur l’âge, le genre et les origines ethniques et sociales.
Près de 70% des répondants estiment que l’absence du contrôle et des lois dissuasives est la cause principale de la corruption dans les concours de la fonction publique. Les jeunes interviewés ont cité plusieurs solutions au problème de la corruption dans les concours de la fonction publique comme l’élaboration d’une stratégie de lutte contre la corruption, la mise en place d’un organisme public indépendant chargé de contribuer à la lutte contre la corruption, l’adoption de mesures coercitives et punitives à l’encontre des contrevenants, la simplification des procédures et des critères de sélection, l’éducation et la sensibilisation des citoyens et l’instauration d’un processus de sélection plus transparent.
Dans ce contexte, M. Ammar a souligné que la lutte contre la corruption nécessite la conjugaison des efforts de toutes les parties (gouvernement et société civile).
Réalisée par l’organisation “I Watch” avec le soutien de Transparency International, l’enquête a été menée dans 14 gouvernorats de la Tunisie et a ciblé les jeunes âgés entre 18 et 35 ans vivant dans les zones urbaines et rurales.