Les bijoux de la famille

Seul dossier dans lequel le gouvernement sortant de Hamadi Jebali a assez bien rempli sa mission, le dossier de la gestion/cession des biens confisqués ne devrait pas –sauf exception (voir l’info sur l’International School of Carthage)- poser de problèmes majeurs à la nouvelle équipe dirigée par Ali Larayedh.En quittant le gouvernement, Slim Besbès, l’ancien secrétaire d’Etat auprès du ministre des Finances –et ministre intérimaire pendant des longs mois après la démission de Hassine Dimassi-, laisse, outre 500 millions d’euros dans les caisses de l’Etat, fruit des cessions réalisées en 2012, après remboursement des prêts bancaires- un dossier parfaitement balisé.

D’abord, le programme de 2013 est déjà pratiquement arrêté. Il concernera en particulier, comme nous l’annoncions dans un article récent, le reste des entreprises du secteur des concessionnaires automobiles (Stafim Peugeot, Alpha Ford, Alpha Internationale, Alpha Hunday, Ennakl Véhicules Industriels, et les 31% restant de City Cars KIA), ainsi que Tunisiana (10% du capital), l’Ecole Internationale de Carthage et Princess Private Aviation (50% du capital).

A cette liste pourrait également s’ajouter Carthage Cement, dont la vente, prévue initialement en 2012, a été reportée à la demande des soumissionnaires à l’appel d’offres d’octobre 2012 concernant la cession de 50,24% du capital, qui pressent les pouvoirs publics de revoir la réglementation de l’industrie du ciment, en particulier pour libérer les prix de ce produit.

Promise depuis 1998 et la cession des Cimenteries d’Enfidha (Uniland, Espagne), Jebel Ouest (Cimpor, Portugal) et Gabès (Secil, Portugal), cette mesure n’a pas encore été prise. Aujourd’hui, le ministère des Finances y est favorable, mais pas encore celui de l’Industrie. La confirmation d’Elyès Fakhfakh, à la tête du premier, et la nomination de Mehdi Jomaa, aux commandes du second, tous deux venants du secteur privé (respectivement d’UFI Group de Abdelaziz Sassi, et de Hutchinson A. Aerospace), devrait faciliter la convergence sur ce dossier.

Le gouvernement sortant a, ensuite, décidé de confier à Al Karama Holding (ex-Princess El Materi Holding) et à CDC (Caisse des Dépôts et Consignation) Développement les entreprises n’ayant pas encore atteint leur maturité et dont le potentiel est encore à réaliser. Pour cela, les deux holdings ont dû débourser respectivement 43 et 55 millions d’euros.

Les entreprises et participations cédées à Al Karama Holding

Ce holding s’est vu attribuer l’un des concessionnaires automobiles (Alpha Ford, Alpha Intenational Tunis, Alpha Hyundai Motors) non encore vendus, ainsi que des sociétés de services (les parts de Belhassen Trabelsi dans Nouvelair, Karthago Group, et ses filiales Karthago Investment, SILT Sicaf, Maghreb Participations Holding, Havas Tunis, les parts de Cyrine Ben Ali dans Investec –co-acquéreur avec Orange de la licence de téléphonie mobile-, BINA Holding, Tunisian Investment Company, et Azur Holding (ex-Mehdi Ben Gaied), Portefeuille Invest, International School of Carthage et Radio Zitouna) et dans l’industrie (Injection Plastiques Systems, Plastics Technology, Tunisie Sucre et Laceramic).

Les entreprises et participations cédées à CDC Développement

Les entreprises et participations confiées à CDC Développement appartiennent à trois secteurs :

-Agriculture : 8 sociétés dont Mayodor Agricole, sociétés Zitouna I et Zitouna II, et Utique de Développement Agricole Al Baraka.

-Immobilier : 13 sociétés ou participations dont Lake Real Estate, Société Attajer de Promotion Immobilière, Société Islam de Promotion Immobilière, Société de Promotion Immobilière du Vieux Port de La Goulette.

-Tourisme : 14 sociétés dont, Houria Palace (Hayet Ben Ali), Goulette Shipping Cruise, Karthago Travel Services, Cruise Tours, et Golden Bowling.

Par Moncef Mahroug – WMC