Le chef du gouvernement provisoire Hamadi Jebali a insisté, samedi à Jeddah, sur le fait que le processus visant à conforter le partenariat économique entre la Tunisie et l’Arabie saoudite ne doit pas être lié à la question de la présence de l’ex-président Ben Ali dans ce pays.
Il a donné à cette occasion un aperçu sur la situation générale dans le pays faisant porter “à certaines parties politiques et sociales”, sans les nommer, la responsabilité d’entraver l’action du gouvernement en semant le trouble et en encourageant les revendications sociales.
Ces parties ont clairement annoncé, a-t-il dit, leur projet “de faire tomber le gouvernement dans un délai de 90 jours”. “Ces parties ne visent pas seulement la troïka au pouvoir mais cherchent aussi à faire échouer le processus de transition que connaît le pays”, a estimé M. Jebali, mettant en garde contre la poursuite de tels agissements qui risquent de mener s’ils venaient à se poursuivre “à la fermeture de nouvelles usines à forte employabilité”, a-t-il soutenu.
M. Jebali s’est interrogé sur les moyens permettant de résoudre les problèmes économiques et sociaux tout en tenant compte de l’augmentation de salaires à hauteur de 30%, le maintien d’une politique de subvention des produits de consommation avec une hausse de 27% par rapport à l’année dernière et un indicateur de développement qui stagne à hauteur de zéro pour cent.
Il a dans ce contexte annoncé que le gouvernement soumettra dans deux semaines à l’assemblée constituante un programme détaillé du budget de l’Etat, affirmant l’attachement du gouvernement à récupérer les biens spoliés par les symboles de l’ancien régime.
Lors du débat, des intervenants ont fermement critiqué les médias tunisiens qui, ont-ils assuré, “portent atteinte à l’image de la Tunisie à l’étranger et contribuent à la fuite des investisseurs”. Ils ont aussi proposé de transformer “la diplomatie sécuritaire” poursuivie par l’ancien régime par “une diplomatie de l’information économique”, à travers la mise en place de cellules spécialisées au sein des ambassades et des consulats tunisiens et la dynamisation des bureaux de coopération technique.
La communauté tunisienne établie dans la région ouest du Royaume compte 6 mille Tunisiens, dont une majorité de cadres et de hauts responsables dans de grandes entreprises actives dans les domaines du tourisme, des affaires et des finances.
WMC/TAP