Les familles de Fayçal Baraket et de Rachid Chamakhi qui ont commémoré ce dimanche le 24e anniversaire de la mort de leurs enfants ont appelé à « accélérer le traitement des dossiers des deux victimes, torturées à mort en octobre 1991, ainsi qu’à engager des poursuites contre les coupables».
A l’occasion d’une rencontre organisée ce dimanche à Soliman par la section d’Amnesty international en hommage aux deux victimes, les frères des deux disparus ont déclaré à l’Agence TAP qu’« il ne peut y avoir de réconciliation sans une reddition de comptes pour que de tels actes abominables ne soient plus commis ».
Selon eux, le procès fait du surplace du moment que le juge d’instruction n’a pas pu émettre un mandat d’amener contre quatre principaux coupables.
L’un des avocats des deux familles, Me Nabil Labassi a indiqué qu’un recours a été porté depuis quelque temps contre la décision de clôture de l’enquête sur la base de formalités procédurales; ce qui induit, selon lui, de reprendre l’instruction au point de départ, alimenter l’imbroglio juridique et chercher à brouiller les pistes pour encourager l’impunité.
Pour sa part, la présidente de l’Organisation tunisienne de lutte contre la torture, Radhia Nasraoui, et membre du collectif de défense de Fayçal Baraket depuis 1991 a estimé que l’impunité encourage la pratique de la torture. La lenteur des procédures d’enquête dans les plaintes de torture nous amène à poser des questions quant au sérieux dans le traitement du dossier de la torture, a-t-elle dit.
Pour sa part, la présidente de l’Instance Vérité et Dignité (IVD) Sihem Ben Sedrine a souligné l’attachement des familles des victimes à connaître les circonstances de la mort de leurs proches, seul garant de la vérité et de la réalisation de la justice.
La réalisation de la justice transitionnelle exige des réformes structurelles de toutes les institutions en particulier sécuritaire et judiciaire, a-t-elle plaidé.