Reporters sans frontières exprime sa vive inquiétude pour le sort de Sofiène Chourabi et de Nadhir Ktari, journalistes tunisiens disparus dans la région d’Ajdabiya (est de la Libye) depuis le 8 septembre 2014. L’organisation demande leur libération immédiate.
Sofiène Chourabi, animateur et producteur de l’émission “Dossiyates” sur la chaîne First TV et son confrère Nadhir Ktari s’étaient rendus en Libye dans le cadre d’une mission d’investigation portant sur la situation à la frontière tuniso-libyenne. Ils ont été arrêtés une première fois le 3 septembre par une milice de Brega, dans l’est du pays, avant d’être relâchés le 7 septembre. D’après les informations recueillies par Reporters sans frontières, ils auraient disparus le lendemain dans la région d’Ajdabiya. On est sans nouvelle d’eux depuis lors.
“Nous appellons à la libération immédiate et inconditionnelle des deux journalistes. Les autorités et tous les acteurs du processus transitionnel en Libye doivent tout mettre en œuvre pour leur permettre de rentrer sains et saufs en Tunisie”, déclare Olivia Gré, responsable du bureau de RSF en Tunisie, avant d’ajouter : “Les autorités tunisiennes doivent appuyer la médiation mise en place en vue d’accélérer la libération des deux hommes. Notre organisation se joint au Comité de soutien de Sofiène Chourabi et Nadhir Ktari, piloté par le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) et l’Institut arabe des droits de l’homme (IADH)”.
Kais Mabrouk, directeur de la chaîne First TV, a déclaré à Reporters sans frontières : “J’ai délivré un ordre de mission à Sofiène Chourabi afin qu’il puisse se rendre en Libye pour poursuivre son enquête. Sofiène est un journaliste d’investigation reconnu pour son professionnalisme”.
“La disparition de Sofiène Chourabi et Nadhir Ktari est malheureusement le lot quotidien des acteurs de l’information en Libye depuis que le pays est plongé dans un véritable chaos sécuritaire. Elle s’inscrit dans la triste série de violences perpétrées à leur encontre. Nombreux sont ceux à être contraints de prendre la route de l’exil tant les menaces sur leur sécurité sont grandes”, ajoute Barbara Néault, responsable du bureau de l’organisation en Libye.