Le président de la commission de confiscation, Néjib Hnana, a qualifié de « nulle et non Avenue » la transaction de cession des parts que détenait Slim Chiboub, beau-fils du président déchu, dans une compagnie de prospection pétrolière.
« Il est du droit de l’Etat de déclarer caduc le contrat de vente », a-t-il déclaré. Selon Hnana, qui s’exprimait, vendredi, lors du point de presse périodique au Palais du gouvernement à la Kasbah, une compagnie américaine avait demandé à racheter les parts que détenait Chiboub dans la compagnie “Voyager Oil and Gas”, représentant 36 % du capital, et qui avaient été confisquées par l’Etat.
Il a encore fait remarquer que le ministère des Finances s’était trompé d’adresse en sollicitant l’avis de la commission de confiscation. « Il aurait été plus indiqué de s’adresser à la commission de gestion des biens confisqués, par ailleurs présidée par le ministre des Finances, et qui a autorité pour gérer la grande majorité des biens confisqués de Ben Ali et de ses proches ».
Le président de la commission à la date des faits (décembre 2011) avait donné son aval à la cession des actions de Slim Chiboub à la compagnie américaine, sous réserve que le produit de la vente soit déposé dans une banque tunisienne, a ajouté Néjib Hnana qui a précisé que la commission de confiscation avait informé le ministère des Finances de la nullité de la vente.
Selon lui, « même les conditions posées par l’ancien président de la commission de confiscation n’ont pas satisfait aux exigences de transparence », compte tenu du fait que « ces fonds étaient censés être déposés auprès de la Trésorerie générale ou, du moins, faire l’objet d’une adjudication pour la sélection d’une des banques » de la place, a-t-il expliqué. Le journal en ligne Nawaat, rappelle-t-on, avait révélé récemment le transfert du portefeuille d’actions de Slim Chiboub dans la compagnie Voyager à Anadarko Pax Tunisia Company, en décembre 2011.
Le site électronique avait, également, révélé que le représentant légal de la compagnie pétrolière n’est autre que le propre frère de l’ancien Premier ministre Béji Caïd Essebsi, lui-même avocat- conseil de cette compagnie en Tunisie, selon Nawaat. Par contre, aussi bien Slim Chiboub que des membres dirigeants du mouvement Nidaa Tounes que préside Caïd Essebsi ont nié que ce dernier ait facilité la transaction au profit de son frère.