Fête des martyrs à Tunis : Chronologie des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre

Par : Autres

De Violents affrontements ont éclaté, lundi matin, entre manifestants et forces de l’ordre dans plusieurs artères de Tunis lors de la commémoration de la fête des martyrs, a constaté un journaliste de l’agence TAP. Les policiers ont lancé des bombes lacrymogènes pour disperser les manifestants, causant plusieurs cas de suffocation dont les plus graves ont dû être transportés à l’hôpital.

L’Avenue Habib Bourguiba et les rues et avenues avoisinantes, notamment l’avenue Jean Jaurès, la rue de Marseille et l’avenue de la République, ont été le théâtre d’affrontements musclés, lorsque les services de l’ordre ont fait usage de la force, moyennant matraques et bombes lacrymogènes, pour empêcher les manifestants de défiler sur l’avenue principale de Tunis (Avenue Habib Bourguiba).

Les manifestants ont riposté à coups de projectiles, brandissant des slogans hostiles au gouvernement Jebali où ils dénoncent notamment les récentes nominations au niveau national et régional “qui préparent les prochaines élections”, criaient-ils.

“Gouvernement de la honte, dégage!” et “les pratiques de Ben Ali continuent!” pouvait-on également lire. Un grand nombre de représentants de la société civile et de partis politiques venus de diverses régions de la Républiques ont participé à la manifestation.

Vers 10h du matin, les manifestants ont commencé à se rassembler dans trois points principaux: place Mohamed Ali, avenue de la République et place des droits de l’Homme, avant de se diriger vers l’Avenue Habib Bourguiba. Le président du Parti Socialiste de Gauche (PSG) Mohamed Kilani a affirmé l’existence de “Milices du Mouvement Ennahdha armées de bâtons et qui frappaient les manifestants”.

Le siège du PSG, sis rue du Caire, à quelques mètres de l’avenue Habib Bourguiba, a été encerclé par les forces de l’ordre “qui ont agressé des membres du parti et leur ont infligé de graves blessures”, a-t-il indiqué. Ajmi Lourimi, membre du bureau politique d’Ennahdha, a nié “toute participation d’éléments d’Ennahdha aux interventions pour empêcher les manifestants d’accéder à l’avenue Habib Bourguiba” ou “l’existence de milices d’Ennahdha”.

“Tous les militants du Mouvement sont allés à la place des martyrs à Séjoumi pour commémorer les événements du 9 avril”, a-t-il justifié. Lourimi a estimé que “la persistance des manifestants à vouloir se rendre à l’avenue Habib Bourguiba est une violation de la loi et d’une décision émanant d’un ministère de souveraineté comme le ministère de l’intérieur”. Il a, en outre, affirmé que “le Mouvement Ennahdha soutiendra toujours la liberté d’expression et de manifester pacifiquement, mais dans le cadre du respect de la loi”.

Adel Chaouch, membre du bureau politique du Mouvement Ettajdid, s’est pour sa part dit “étonné de la décision d’interdire aux manifestants l’accès à l’avenue, en particulier en ce jour de commémoration”, estimant que “le ministère de l’intérieur aurait du autoriser les manifestants à se rassembler à l’avenue pour exprimer leur fierté de ces événements historiques” du 9 avril 1938.

Wael Derouiche, du mouvement Kolna Tounes, a souligné que la manifestation vise à “inciter le gouvernement et l’Assemblée Constituante à accélérer l’écriture de la Constitution, à fixer une date claire pour les prochaines élections et à régler la situation des familles des martyrs et des blessés de la révolution”.

WMC/TAP

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