Les dernières déclarations du ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Abdelwahab Maatar, sur la suppression du programme “Amal” ou son remplacement par un autre mécanisme a provoqué un tollé de réactions et de protestations de la part des sans-emploi, les diplômés particulièrement. Le programme Amal de recherche active d’emploi qui fait bénéficier les jeunes diplômés d’une allocation de 200 dinars par mois, durant une année maximum, suscite, aujourd’hui plusieurs interrogations.
Dans un entretien exclusif accordé à l’agence TAP, le ministre de l’Emploi a indiqué qu’à l’heure actuelle, les efforts sont axés sur le remplacement de l’allocation Amal par une pension destinée plutôt à encourager l’emploi et la création de sources de revenu. Cette pension sera versée aux ayants-droits selon des critères bien précis qui seront annoncés à la fin de ce mois. Une attention particulière sera accordée aux jeunes issus des régions défavorisées, a-t-il ajouté.
Un programme destiné à favoriser l’intégration des bénéficiaires de cette allocation dans le marché de l’emploi est d’ailleurs en cours d’élaboration. Il comporte le volet formation (théorique et pratique) et encourage le stagiaire à la création de projets privés que le ministère financera ou aux métiers de proximité (soutien scolaire, participation à des projets d’intérêt public, contribution à des activités associatives…etc).
Abdelwahab Maatar a, d’autre part, indiqué que le gouvernement n’a jamais envisagé la suppression de l’allocation octroyée aux jeunes à la recherche d’emploi. Et d’ajouter que l’idée de sa révision est dictée par les résultats de l’évaluation réalisée par le gouvernement actuel avec l’aide des composantes de la société civile. Ce travail montre que l’allocation Amal n’a pas permis d’atteindre les objectifs escomptés tant au niveau du public cible qu’au niveau des opportunités d’emploi, ou de stage trouvées. Six mille jeunes seulement ont trouvé un emploi sur plus de 140 mille diplômés ayant bénéficié, en 2011 de cette allocation, soit un montant de 300 millions de dinars emprunté de la Banque mondiale.
En 2012, environ 60 mille nouveaux diplômés des universités et des centres de formation ont rejoint la liste des demandeurs d’emploi. Le nombre des bénéficiaires de l’allocation Amal est ainsi porté à 200 mille, nécessitant une enveloppe de 500 millions, explique le ministre.
Au sujet de la demande de créer un Fonds pour le chômage Maatar a mis l’accent sur l’impératif d’investir dans des projets générateurs d’emploi. Il a rappelé que la loi complémentaire du budget de l’Etat prévoit des investissements publics devant générer 100 mille emplois. Concernant les recrutements dans le secteur public, le ministre a tenu à rassurer qu’une nouvelle loi sera bientôt présentée à l’assemblée constituante et qu’elle tiendra compte de l’âge du candidat et de l’année d’obtention du Diplôme. Il a affirmé que la priorité sera accordée aux les familles des blessés et des martyrs de la révolution et celles qui ont trois enfants ou plus au chômage.