La présidente du Parti destourien libre (PDL), Abir Moussi, pourrait être confrontée à une peine de 10 ans de prison car le tribunal a qualifié de “crime” la plainte déposée à son encontre par l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), a déclaré Karim Krifa, membre du comité de défense de Moussi.
Lors d’une conférence de presse, vendredi, au siège central du PDL, Krifa a rappelé que le juge d’instruction a accusé Abir Moussi dans cette affaire d’outrage à autrui, diffusion de fausses informations et de mise en danger de la sécurité publique “alors qu’elle avait exprimé son opinion sur les décisions de l’ISIE lors d’une conférence de presse en tant que parti politique de l’opposition”.
“Aucune enquête ou confrontation avec le représentant légal de l’instance n’a été menée”, a-t-il précisé.
Krifa a assuré que le comité de défense va diffuser le contenu de l’enquête “afin de divulguer les violations commises dans ce dossier et pour souligner, une seconde fois, qu’aucun crime n’a été commis. Le but étant d’écarter la présidente du PDL de l’élection présidentielle”, a-t-il dit.
Krifa a fait remarquer que la défense n’a pas encore eu accès au dossier concernant la violation du silence électoral (présidentielle 2019) où la Cour des Comptes s’est appuyée sur un rapport de l’ISIE en 2019.
“Un appel a été interjeté contre la décision du juge d’instruction devant la chambre d’accusation, et cette dernière n’a pas encore rendu son jugement. Malgré cela, le tribunal a rendu deux jugements, l’un en première instance et l’autre en appel”, déplore l’avocat.
Selon Krifa, la précipitation du rendement des jugements vise à infliger des sanctions supplémentaires car Moussi a été condamnée à une amende de 7 mille dinars et on lui a demandé de signer ce jugement afin qu’elle ne puisse pas bénéficier du bulletin numéro 3″.
“Moussi bénéficie du droit de se porter candidate tant que son nom n’est pas raillé du registre électoral”, a-t-il souligné.
Commentant les déclarations de l’ISIE concernant les dates possibles de la présidentielle de 2024, l’avocat a fait remarquer que les trois dates annoncées par l’instance électorale dans une déclaration à la presse, à savoir le 6, le 13 ou le 20 octobre prochain, se situent en dehors des délais légaux.
Le PDL avait envoyé des correspondances à l’ISIE concernant ces décisions, a-t-il indiqué, soulignant que toute décision qui sera prise actuellement par l’instance électorale serait contestée.
“Celui qui pense exclure Abir Moussi de ces élections se trompe lourdement”, a-t-il affirmé.
Le 1er février dernier, un mandat de dépôt a été délivré à l’encontre de Abir Moussi au sens de l’article 24 du décret-loi n° 2022-54, dans le cadre d’une affaire déposée contre elle par l’ISIE.