Le mouvement Amal wa Amal réaffirme son rejet de la comparution de civils devant la justice militaire

Le mouvement Amal wa Amal (Espoir et travail) a estimé, jeudi, que le président de la République, Kaïs Saïed, utilise la justice militaire pour “régler ses comptes personnels et politiques”, réaffirmant son rejet catégorique de la comparution de civils devant les tribunaux militaires.

Le mouvement Amal wa Amal réagit ainsi à “l’émission d’un mandat de dépôt à l’encontre du journaliste Ameur Ayed, qui a été entendu par le juge d’instruction militaire et à la saisie du matériel de diffusion de la chaîne Zitouna TV par la police”, lit-on dans une déclaration publiée ce jeudi par le mouvement.

“La loi doit être appliquée à tout le monde, y compris le président de la République”, a indiqué le mouvement, pour qui, le président Saied n’hésitera pas recourir à la justice militaire et au code de la justice militaire, en particulier l’article 91.

Le président du mouvement Amal wa Amal Yassine Ayari (député) a purgé une peine de deux mois en application d’un jugement rendu par la Cour d’appel militaire le 6 décembre 2018 pour avoir critiqué l’armée.

Le mouvement a fait remarquer, dans la même déclaration, que le code pénal n’a pas été suspendu, ce qui permet aux citoyens, y compris le président de la République, d’avoir recours aux juridictions de l’ordre judiciaire en cas de diffamation. D’après lui, les fautes professionnelles des journalistes et les questions de publication relèvent des instances de régulation de la profession et du décret-loi 115 et 116.

Le mouvement a tenu le président de la République pour responsable du recul des droits et des libertés en Tunisie ainsi que des campagnes de diffamation et de diabolisation menées contre ses opposants.