Deux ans après l’édition de l’Afrique du Sud, la sélection tunisienne de football sera de nouveau à l’épreuve d’un rendez-vous continental très important, à l’occasion de la 30e édition de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN-2015), organisée en Guinée Equatoriale, du 17 janvier au 8 février, où elle tentera de confirmer ses bons résultats depuis sa prise en main par l’entraîneur belge, Georges Leekens.
Les regards de millions de téléspectateurs tunisiens seront tournés vers le onze national avec l’espoir de voir les joueurs rééditer leur prestation des qualifications à la CAN qui avaient vu les coéquipiers d’Aymen Methlouthi réaliser un parcours sans faute avec 4 victoires et deux nuls et terminer en tête du groupe “D” devant le Sénégal et éliminer l’Egypte, septuple champion d’Afrique dans un groupe qui était qualifié de “fer”.
17e participation des Aigles de Carthage
Cette 30ème édition, confiée à la dernière minute à la Guinée Equatoriale à la place du Maroc qui voulait repousser la compétition en raison de la propagation du virus Ebola, sera la 17e participation des Aigles de Carthage depuis la première CAN qui remonte à 1962 et la 12ème d’affilée depuis 1994.
L’édition de 1996 en Afrique du Sud, qui avait vu les Tunisiens atteindre la finale perdue face au pays organisateur, sera un tournant dans l’histoire du football tunisien, mais le plus grand exploit restera indiscutablement le sacre remporté avec brio lors de la CAN 2004 à Tunis aux dépens du Maroc.
Contreperformances…
Un trophée lourd et difficile à porter, car depuis ce sacre, la sélection nationale se devait de conserver son prestige et son statut de favori du tournoi, sous la pression d’un public sportif tunisien très exigeant. Mais on assista à l’effet contraire avec une élimination en quarts de finale de la CAN 2006 par le Nigeria puis en 2008 par le Cameroun.
Ces contreperformances laissèrent des traces au sein d’un groupe déstabilisé et qui n’arrivait plus à jouer les premiers rôles.
L’édition de 2010 en Angola fut un véritable cauchemar pour les Tunisiens qui n’ont même pas réussi à franchir le premier tour. Deux ans plus tard au Gabon, leur parcours les menait en quarts de finale avant de sortir une autre fois par la petite porte en 2013 en Afrique du Sud après une victoire sur l’Algérie (1-0), une lourde défaite devant la Côte d’Ivoire (0-3) et un nul avec le Togo (1-1).
Comment s’adapter…
Les Aigles de Carthage espèrent redorer leur blason en Guinée Equatoriale. Mais la CAN 2015 ne sera certainement pas une “promenade de santé” pour la sélection nationale, comme l’a affirmé le sélectionneur Georges Leekens, car les joueurs seront confrontés à un double défi.
Ils devront d’une part affronter des adversaires au niveau technique élevé et au jeu très différent, comme le Cap-Vert, la Zambie et la RD Congo, tout en essayant de s’adapter à une situation très difficile aux plans organisationnel et logistique dans un pays qui s’est vu confier la compétition il y à peine deux mois et qui, malgré les efforts ne sera pas prêt le jour J.
Même si les Tunisiens ont à chaque fois su s’adapter aux aléas et difficultés rencontrés lors des précédents tournois, il n’en demeure pas moins que les responsables et staff technique ont beaucoup d’appréhension et redoutent les mauvaises surprises que pourrait réserver cette 30ème édition.
Et les contretemps ont déjà commencé bien avant le coup d’envoi prévu le 17 janvier. En effet, et même si le comité d’organisation (COCAN) a pris toutes les dispositions nécessaires pour écarter tout risque d’épidémie du virus Ebola, la Tunisie a été tenue, comme les autres délégations participantes de se présenter tôt en Guinée Equatoriale pour les examens médicaux nécessaires, ce qui a obligé le staff technique à annuler le match amical face au Mali prévu le 13 janvier à Libreville et à réaménager le programme de la dernière étape de préparation. L’équipe s’est ainsi contentée d’un seul match amical face à l’Algérie (1-1) disputé dimanche dernier au stade de Radès.
… pour pouvoir aller le plus loin possible
“Ce sont les aléas de la CAN surtout en ces circonstances particulières et nous nous attendons à des changements et des surprises à tout moment”, avait alors affirmé le technicien belge. Mais les choses ne se sont pas arrêtées là, car dès leur arrivée à Ebebyin, les coéquipiers de Methlouthi ont été confrontés à des conditions difficiles de logement avec d’emblée une coupure de courant qui les a obligés à diner sous la lumière des bougies.
“C’est une situation très triste qui peut perturber la concentration du groupe quelques jours avant une importante compétition comme la CAN”, a estimé Leekens. Le coach national reste néanmoins confiant quant à la capacité de son groupe à surmonter ces difficultés grâce à “leur détermination à relever les défis et à un bon moral”.
“Nous devons être prêts psychologiquement à tout changement et nous travaillons dans ce sens”, a-t-il souligné. Leekens estime que “chaque tournoi est différent de l’autre, relevant toutefois que celui-ci sera bien particulier”.
Il a rappelé encore une fois que l’objectif est d’aller le plus loin dans la compétition et qu’il importe “de prendre la compétition match par match sans négliger aucun détail”. “Nous sommes très heureux d’avoir reconquis la confiance du public sportif, nous espérons confirmer nos prestations des qualifications et être les dignes ambassadeurs du football tunisien”. La Tunisie disputera son premier match, dimanche 18 janvier au stade d’Ebebyin à 20h00 (heure tunisienne, avant d’affronter la Zambie, mercredi 22 à 17h00 dans le même stade, et la RD COngo, le lundi 26 janvier au stade de Bata à 19h00 (ht).