Le Kef se prépare pour le centenaire de Saliha, la diva de la chanson bédouine tunisienne

Le centenaire de la grande Diva de la chanson tunisienne, Saliha (1914-2014)qui chanta l’amour et fût l’idole du public tunisien et arabe, sera fêté dans sa région natale Le Kef.

La célébration du centenaire de Saliha, les 29 et 30 mai, sera une occasion de faire connaître sa vie et son richissime parcours artistique à travers deux concerts auxquels participeront 13 artistes tunisiens qui interpréteront un cocktail de ses plus célèbres chansons ainsi que la troupe Rachidia.

Une compétition de chant solo et un spectacle de la chorale d’enfants qui chantera du répertoire de Saliha, meubleront la soirée de la première journée. La troupe “El Azifet” sous la houlette de la musicienne Amina Srarfi est programmée pour la seconde soirée du centenaire. Des artistes et des lauréats des compétitions de chant seront à l’honneur.

Une exposition de photographies de Saliha, l’icône de la chanson bédouine tunisienne sera organisée tout au long, des deux jours, de la manifestation au grand bonheur de ses fans, qui d’une génération à l’autre, fredonnent toujours ses chansons à succès.

Avec sa voix douce interprétant des plus belles paroles, Saliha a acquis une notoriété qui a franchi les frontières pour toucher un public arabe impressionné par sa prestation et la richesse de ses cordes vocales.

“Par la particularité de sa voix et ses chansons éternelles, Saliha, la plus célèbre chanteuse au Kef, a pu laisser son empreinte dans la phonothèque tunisienne”, comme l’a décrit l’artiste Abdessalem Tissaoui, dans une déclaration au correspondant de l’agence TAP au Kef.

De son vrai prénom, Sallouha Bent Ibrahim Ben Abdelhafidh, est née en 1914 au village de Nebber. Ell est décédée en 1958 à Tunis à l’âge de 44 ans, a rappelé l’artiste.

Décédée à l’âge de fleur, elle quitta le monde à l’apogée de sa gloire et laissa derrière elle un riche répertoire ce qui lui a valu le nom de “kawkab echarq ettounissia”, selon ses propos. Et d’ajouter, “cette appellation lui a été attribuée par les critiques compte tenu de sa présence charismatique sur scène, ses merveilleuses chansons et sa voix touchante”.

L’avocat Hassouna Ben Ammar fût le premier à l’avoir découvert et la présenter par la suite à l’artiste Bachir Fahmi qui avait parié sur ses capacités vocales en lui ouvrant la voie pour participer à plusieurs concerts dont notamment celui organisé à l’inauguration de la Radio Tunisienne en 1938, date à laquelle les compositeurs ont commencé à s’intéresser à sa voix bédouine, à savoir Khémais Tarnène, Mohamed Triki et Salah El Mehdi.

En intégrant la troupe de la Rachidia, Saliha commença à se faire une carrière musicale, pour atteindre petit à petit la célébrité dans les années cinquante.

“Freg Ghzeli” (Mon ami m’a quitté), “Khali Baddalni” (Mon oncle m’a laissé tomber), “Zaama Yesafi Eddahr” (le temps ne pardonne pas), “ya machkaya” (la plaignante), toutes une composition de Mohamed Triki, figurent parmi ses plus célèbres chansons.