Fawzia Bacha, avocate à la Cour de cassation et spécialiste des contrats pétroliers internationaux a appelé, mercredi, l’Etat tunisien à “hâter la révision des contrats pétroliers conclus après la révolution du 17 décembre/14 janvier 2011 et à lutter sérieusement contre la corruption qui persiste dans le secteur de l’énergie en Tunisie”.
Mme Bacha, qui intervenait à un séminaire sur “la réalité de l’exploitation et les perspectives du secteur énergétique”, organisé par le Parti du Courant Démocratique à Tunis, a estimé que “la Tunisie a toute la légitimité et le droit de réviser ces contrats”, en se basant sur la convention internationale de lutte contre la corruption et en se référant aux derniers rapports de la Cour des comptes et de la Commission nationale d’investigation sur les affaires de la corruption et de la malversation. Selon ses dires, cette révision va permettre à la Tunisie de mobiliser des ressources financières à court terme.
Evoquant le gisement de Miskar, qui assure 48% de la production nationale de gaz naturel, l’avocate a révélé que la part de la Tunisie de ce champ pétrolier marin à Sfax est estimé à 24%, soit l’équivalent de 300 millions de dinars au titre de l’année 2013, soulevant “des soupçons de corruption”, derrière l’octroi de ce permis.
Elle a aussi fait valoir qu’une révision du contrat d’exploitation du champ “Didon” (permis Zarat à Gabès), dont la production s’élève à 51 000 barils par jour, permettrait à la Tunisie d’augmenter son quota à 5500 barils de pétrole par jour.
Mme Bacha a mis l’accent, à cet effet, sur la nécessité de prendre une décision politique “audacieuse” pour réviser les contrats pétroliers, appelant à hâter aussi le changement d’un nombre responsables à la tête de certaines entreprises publiques actives dans le secteur.
“Ces responsables sont ceux qui ont mené les négociations avec les entreprises étrangères et qui ont contribué à l’octroi de permis sur des bases malsaines”, a-t-elle accusé.