L’Institut danois contre la torture “DIGNITY” a inauguré jeudi officiellement ses bureaux et son unité pilote de réhabilitation des survivants de la torture DIGNITY, en charge actuellement d’une vingtaine de victimes de torture.
Karin Verland, directrice générale de DIGNITY a expliqué lors d’une conférence portant sur le thème “quelle réhabilitation pour les survivants de la torture en Tunisie”, que le rôle de l’ONG, présente en Tunisie depuis 2012, est “d’aider les victimes pour une réhabilitation réussie en leur apportant un appui juridique et psychologique”.
Quant à Lamia Louise Chehabi, responsable de mission DIGNITY en Tunisie, elle a expliqué que l’ONG travaille en collaboration avec les organisations civiles tunisiennes et le ministère de la Justice pour apporter une aide considérable aux victimes de la torture.
Docteur Anissa Bouasker a attesté que l’association ne dispose pas de chiffres, affirmant que “les victimes de la torture en Tunisie se comptent par milliers”. Elle a énuméré les séquelles physiques et psychologiques que vivent les victimes de la torture. “La torture génère des angoisses et des symptômes post-traumatiques qu’il ne faut surtout pas minimiser”, a-t-elle estimé.
Hayet Ouertani a de son côté mis l’accent sur le plan de travail de DIGNITY Tunisie qui se résume en deux grands axes: le travail au sein de l’unité et le travail avec le réseau de l’ONG (société civile, ministres et associations).
“Nous avons mis deux années à préparer notre plan de travail. Un plan qui sera propre à la Tunisie et qui a été préparé avec l’aide des victimes de la torture qui savent mieux que personne la solution idéale pour les réhabiliter”, a-t-elle déclaré.
L’équipe de l’unité, qui englobera un coordinateur, responsable de l’établissement le premier contact avec les victimes, deux psychiatres, trois psychologues, un kinésithérapeute et une assistante sociale, sera fonctionnelle dans six mois, après le parachèvement de la phase de préparation. Quant à son financement, il vient du ministère danois de la Justice.
Le docteur Zeyneb Agroub a affirmé que “le traitement médical pour les victimes, qui garderont l’anonymat, sera gratuit” et que DIGNITY a signé des conventions avec les ministères de l’Enseignement supérieur, de la Santé et de la Justice pour que la prévention de la torture soit inscrite comme cursus d’enseignement aux facultés de médecine et de droit.
Dans une déclaration à l’agence TAP, Lamia Louise Chehabi, responsable de la mission DIGNITY Tunisie a affirmé que l’ONG collabore avec l’Organisation contre la torture en Tunisie (OCTT) pour “les questions juridiques et les plaintes portées contre les tortionnaires”.
Quant au rôle de l’ONG dans la prévention de la torture dans les lieux de détention, Mme Chehabi a précisé que “le rôle de DIGNITY est de former les associations locales pour réaliser des enquêtes dans les prisons et les postes de police”, expliquant que les membres de l’ONG “réfléchissent à des accords avec des entreprises pour la réinsertion des victimes de la torture dans la vie professionnelle”.