Hammamet 2013 : “El Manara est une expérience unique et inédite où la mélodie vole la parole”

Programmé en avant première mondiale pour le vendredi 23 août 2013 à la clôture du festival international de Hammamet, “El Manara”, est beaucoup plus qu’une création musicale associant les musiciens belge, Eloi Baudimont, palestinien Ramzi Aburedwan et tunisien Zied Ben Youssef.

C’est pour le fondateur de l’association Al Kamandjati Ramzi, une création qui montre les différences dans la délicatesse, en se basant sur des poèmes de Mahmoud Darwish. Des poèmes qui, dit-il, résument non seulement la situation en Palestine mais qui cadrent parfaitement avec la réalité d’aujourd’hui, ne serait ce que dans un texte comme “La Terre nous est étroite”.

Etant une expérience unique et inédite, El Manara offre à écouter en premier lieu la mélodie qui vole en quelque sorte la parole, dit l’enfant du camp de réfugiés d’Al Amari à Ramallah, Ramzi dont le portrait à l’âge de huit ans a fait le tour du monde lors du déclenchement de la première Entifadha en 1987 ( la photo de l’enfant jetant des pierres sur les soldats israéliens non loin de son camp de réfugiés d’Al Amari).

El Manara propose aussi un répertoire qui se construit comme un dialogue, où les propositions traditionnelles ou originales de Ramzi, auteur du nouvel album “Reflections of Palestine” (nominé meilleur CD en 2012 dans la catégorie World Music) trouvent dans les réponses du compositeur et chef d’orchestre Eloi Baudimont, le supplément indispensable à la naissance d’un métissage riche en émotions.

Le spectacle réunira 13 musiciens dont la majorité des palestiniens, un luthiste tunisien et un accordéoniste yougoslave, aux cotés de quatre musiciens qui jouent les cuivres.

Aux mélodies poignantes de Palestine, résonnent la polyphonie européenne, avec la douceur du oud, du bouzouk, des cordes, du ney, et des percussions en arabe et la puissance des cuivres européens. Les textes des chants sont choisis dans l’oeuvre du poète palestinien Mahmoud Darwish.

Ramzi Aburedwan, directeur artistique de l’ensemble national de musiques arabes de Palestine (ENMPA) a mentionné qu’El Manara sera, après Hammamet, en tournée en Europe dans le cadre de la fête de l’Humanité à Paris et au festival “Rencontres Inattendues : musiques et philosophies” en Wallonie Picarde au pied de la cathédrale de Tournai (province de Hainaut).

Parlant de cette production belgo-palestino-tunisienne, le délégué de Wallonie Bruxelles, Daniel Soil a, lors d’un déjeuner de presse à la Médina de Tunis, présenté l’idée de ce projet.

En effet, El Manara est le fruit d’une rencontre pour la première fois dans la ville de Tournai (Belgique Wallonie), entre Ramzi et Eloi. Peu après, et à l’initiative de Fethi Heddaoui, directeur du centre culturel international de Hammamet et Serge Hustache, député de la province belge Hainaut, des résidences artistiques sont montées à Tournai, à Ramallah et à Hammamet avant de donner naissance à un projet où le dialogue et l’émotion vont de pair.

Dans ce mélange de mélodies traditionnelles de Ramzi, avec des arrangements musicaux de Baudimont, et l’improvisation de Ziad Ben youssef, “El Manara” dont le nom fait référence à une place centrale de Ramallah, promet une belle ballade musicale entre Orient et Occident.

Al Manara, qui fera l’objet d’un film documentaire est une initiative du mouvement belge d’éducation populaire “Présence et Action culturelles” en partenariat avec la maison de la culture de Tournai, le centre culturel international de Hammamet, l’association palestinienne Al Kamandjati et Dal’ouna Production avec le soutien du gouvernorat de Nabeul et de la province de Hainaut.