
La révolution, la nature, les messages politiques et les enfants figurent parmi les thèmes choisis par ces artistes férus du bouton déclencheur. Captivées par divers supports tels que le téléphone portable, la tablette ou l’appareil photo, les photos ont été accrochées par des pinces à linge sur des cordes, enroulées autour des réverbères, devenues le temps d’un après-midi des cimaises aériennes.
Le bloggueur et photographe amateur Abdelkarim Ben Abdallah, co-organisateur de cette manifestation avec Salma Ben Aissa et Wassim Ghozlani, souligne pour sa part, ”l’importance de créer de nouveaux espaces d’expression culturelle afin de faire tomber les stéréotypes de rue sale ou impropre aux expositions artistiques”.
Feryel Mbarki, photographe, a choisi, ”de partager par la photo des messages en arabe par des inconnus sur les murs des stations métro et des maisons de la culture où on lit des messages tels que ”Qui les a tués ?”ou bien ” Ben Ali a fui mais la balle est encore dans mon dos”. ”J’ai voulu sortir de l’ombre vers la lumière ces témoignages et les saisir avant qu’ils ne disparaissent” dit-elle en souriant.
Paziente Med, également photographe amateur, a choisi de photographier ce qu’il appelle ”les ghettos de la rue tunisienne” et lance un appel aux mécènes et au ministère de la culture pour soutenir cet art ”nous avons beaucoup de talents qui ne sont pas encouragés en Tunisie”.
Salma Ben Aissa, co-organisatrice de cette manifestation, insiste sur l’importance d’animer les espaces publics en Tunisie. Elle a choisi d’utiliser le téléphone portable comme appareil photo car ”il est à la fois instantané tout en constituant un moyen de communication et de partage immédiat” souligne-t-elle.
La promesse des organisateurs: cette manifestation n’est que le début de nombreuses autres, pour que la photographie existe et soit reconnue et soutenue en tant que véritable discipline artistique aussi bien dans la capitale que dans les régions.
WMC/TAP




