Le Syndicat des magistrats tunisiens tire la sonnette d’alarme

Le Syndicat des magistrats tunisiens (SMT) tire la sonnette d’alarme sur la situation de la magistrature en Tunisie face aux campagnes de dénigrement récurrentes qui visent à ébranler la confiance de la magistrature en tant que pouvoir indépendant et à entraver le processus de réforme du système judiciaire.

« Ces campagnes sont orchestrées par certains responsables au gouvernement ainsi que par d’autres parties pour protéger des intérêts personnels et servir des calculs étriqués », accuse le SMT dans une déclaration rendue publique, jeudi, à l’issue d’une réunion qui a eu lieu, mercredi, au palais de la justice.

Selon cette déclaration, « le syndicat va adresser une lettre au chef du gouvernement pour protester contre les déclarations répétitives du ministre chargé des relations avec l’Assemblée Nationale Constituante, déclarations qui, précise-t-il, « portent atteinte au prestige de la magistrature et violent le principe de la séparation des pouvoirs ».

Une autre lettre, ajoute la déclaration, sera adressée au président de l’Assemblée Nationale Constituante pour réaffirmer l’impératif d’adopter, dans les plus brefs délais, d’une loi portant création d’une instance provisoire de la magistrature qui vient remplacer le Conseil supérieur de la magistrature.

Le Syndicat des Magistrats Tunisiens avertit que tout retard dans la création de cette instance aura des conséquences négatives sur le poursuite des personnes corrompues, soulignant la nécessité d’opérer un mouvement dans le corps des magistrats dès la mise en place de cette instance. D’autre part, le SMT convoque une réunion pour le 21 avril courant afin d’examiner la situation actuelle de la magistrature et les moyens d’y faire face.

WMC/TAP