Un couvre-feu de 18H à 5H a été décrété mardi dans la ville de Kasserine, a annoncé le ministère de l’Intérieur dans un communiqué. Cette décision fait suite à une hausse des tensions et des heurts entre manifestants et forces de l’ordre dans la ville, théâtre de manifestations de chômeurs depuis trois jours.
Selon la correspondante de l’agence TAP, des manifestants réclamant le droit à l’emploi et au développement ont jeté, mardi, des pierres et des bouteilles contre le siège du gouvernorat, blessant des policiers et des militaires, qui ont été transportés, ainsi que deux jeunes ayant tenté de se suicider, à l’hôpital régional de Kasserine.
Un groupe de protestataires a également incendié des pneus à la cité Ezzouhour, rapporte la correspondante de l’agence TAP, ce qui a nécessité l’intervention de la protection civile et le déploiement des forces de l’ordre pour les disperser.
La ville de Kasserine est confrontée depuis dimanche à des tensions sociales et des actes de violence, suite au décès accidentel par électrocution du jeune Ridha Yahyaoui, 26 ans, samedi.
Diplômé au chômage, Ridha Yahyaoui participait à un sit-in pour protester contre la suppression de son nom de la liste des personnes recrutées par la direction régionale de l’éducation de Kasserine.
Le chef du gouvernement Habib Essid avait limogé lundi le premier délégué du gouvernorat de Kasserine, et ordonné une enquête “exhaustive” sur l’élaboration de la liste des chômeurs et le traitement des dossiers sociaux.
Le président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), Mohamed Ennaceur, a indiqué, mardi, en plénière, qu’une délégation parlementaire se rendra à Kasserine, pour suivre de près les derniers développements dans la région.