Le porte-parole du Front populaire Hamma Hammami a appelé le peuple tunisien à « faire obstacle au retour du candidat effectif du Mouvement Ennahdha Mohamed Moncef Marzouki parce qu’il est de ses alliés à la Présidence de la République », selon lui. « La position politique du Front populaire est clair.
Il ne votera pas pour un président sous le pouvoir duquel la Tunisie s’est brûlé du feu des assassinats politiques, notamment ceux des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi », a-t-il déclaré en substance, jeudi lors d’une conférence de presse à Tunis. Il a ajouté que durant la présidence de Marzouki « le terrorisme a causé la mort de dizaines de militaires et de sécuritaires, au risque de saper l’unité de l’Etat et la cohésion de la société ».
Hamma Hammami a souligné que, du temps du pouvoir de Marzouki, « la Tunisie a subi une série de catastrophes économiques, sociales et diplomatiques, sans compter sa relation de dépendance vis-à-vis d’Ennahdha et sa collusion criarde avec les ligues de violence criminelles, avec les groupes salafistes hors la loi qui n’ont de cesse de faire l’apologie de la sédition, du takfir et de la discorde, et avec des groupes et partis publiquement hostiles à la démocratie », d’après ses propres termes.
Hamma Hammami a indiqué d’autre part que le Front « n’a pas encore arrêté sa position électorale concernant le candidat de Nidaa Tounes Béji Caïd-Essebsi », expliquant que ce dernier « n’a pas encore clarifié sa position quant à l’éventualité de s’allier avec le mouvement Ennahdha ». Estimant que sa position est suffisamment claire vis- à-vis du candidat Béji Caïd-Essebsi, il a déclaré en substance:
« Le parti Nidaa Tounès compte parmi ses membre et parmi sa majorité parlementaire et ses partisans de nombreuses figures du régime déchu, ce qui ne manquera pas d’avoir des interférences dans des dossiers non négociables comme ceux des assassinats politiques, des incidents de la chevrotine à Siliana, de la justice transitionnelle, de la lutte contre le terrorisme ou encore les dossiers économiques et sociaux qui ne peuvent plus attendre ».
Le porte-parole du Front populaire a par ailleurs appelé les divers partis politiques et progressistes et les forces civiles et sociales « à avoir des convergences avec le Front populaire autour d’un espace à même de faire obstacle au retour au pouvoir du projet frériste rétrograde”.
Il a également appelé à la vigilance contre un éventuel retour du despotisme et de la corruption, voire contre l’avènement d’une collusion bipolaire qui aurait pour but de faire avorter la révolution ou de dévoyer les aspirations du peuple tunisien à la liberté, à la dignité, à la justice sociale et au progrès ».
Hamma Hammami a exhorté les électeurs à apporter un concours massif au succès du deuxième tour de l’élection présidentielle afin de mettre fin à la période de transition et assurer le passage à une étape nouvelle de l’histoire de la Tunisie, propre à concrétiser les attentes du peuple tunisien en termes de liberté, d’égalité, de développement et de justice sociale. Interrogé sur la nature des divergences au sein du Front populaire sur la question du choix d’un des deux candidats à soutenir, Hamma Hammami a assuré que la position politique du front concernant le deuxième tour de l’élection présidentielle est « une position unifiée et indépendante », précisant que, pour le Front populaire, « il s’agit moins d’une question de personne qu’une question de programmes propres à garantir l’intérêt supérieur de la Tunisie ».
« La position du front quant à la question de savoir s’il va soutenir ou non Béji Caïd-Essebsi au deuxième tour sera une position claire et, une fois prise, le front s’y conformera », a encore déclaré son porte-parole.