“L’islam politique, exemple de l’Egypte”, tel est le thème d’une rencontre organisée, samedi à Tunis, à l’initiative du forum Al Jahedh avec la participation d’experts, chercheurs, historiens et journalistes.
Khalil Ali Fahmi, rédacteur en chef de la chaîne de télévision égyptienne Al Ahram, a parlé des spécificités du paysage politique égyptien actuel qui a jeté son ombre sur la région arabe et l’environnement régional ainsi que sur la scène internationale, suite à l’arrivée au pouvoir des militaires.
Il a critiqué les frères musulmans qui, estime-t-il, n’ont pas su gérer le pays et composer avec le développement de la situation en Egypte qualifiant la manière avec laquelle ils ont gouverné de “crédulité politique”.
Après avoir donné des exemples sur ce qu’il considère comme “absence de maturité politique et manque d’expérience” chez les frères musulmans dans le traitement de certains dossiers comme la crise syrienne et la question iranienne, Khalil Ali Fahmi a mis l’accent sur la nécessité de concevoir de nouveaux mécanismes pour favoriser le dialogue et éviter toute forme d’exclusion au niveau du paysage politique égyptien.
Un débat a eu lieu à cette occasion au cours duquel les intervenants ont évoqué notamment plusieurs questions liées, en particulier, aux causes de la montée de l’islamisme politique après les révolutions arabes, les spécificités de l’expérience égyptienne, le concept de l'”Etat profond”, les conditions de réussite de la période de transition démocratique dans le monde arabe en tirant profit des expériences de plusieurs pays dont ceux de l’Amérique latine.
Les intervenants ont souligné que la situation en Egypte est ouverte sur plusieurs scénarios compte tenu, notamment, du positionnement géopolitique du pays et de son appartenance arabe et africaine. L’Egypte vit, aujourd’hui, selon les intervenants, une crise structurelle suite à l’intervention de l’institution militaire, une intervention qui, estiment-ils, n’est pas venue, seulement, mettre fin au pouvoir des frères musulmans, mais faire avorter l’opération de transition démocratique dans son ensemble et exclure des parties de la société.