«Nous n’élaborons pas une Constitution pour les prochaines élections, mais plutôt pour les générations futures», a déclaré le président de la République provisoire, Mohamed Moncef Marzouki, soulignant la nécessité de consacrer la Déclaration universelle des droits de l’Homme et de reconnaître la primauté du droit international dans la nouvelle Constitution du pays.Donnant une conférence, samedi après-midi, au palais présidentiel de Carthage, intitulée : « lecture dans la Déclaration universelle des droits de l’Homme », Marzouki a expliqué que cette déclaration « est l’unique texte au monde qui représente un dénominateur commun entre l’humanité tout entière », du fait qu’il constitue « un obstacle devant tous les abus et une arme anti-dictature ».
Et d’ajouter : « la Déclaration universelle des droits de l’Homme est le texte de référence ayant donné lieu aux textes, pactes et autres conventions internationales. Il se caractérise par une certaine sacralité et porte l’emprunte de toutes les civilisations et de tous les peuples ».
Evoquant la relation entre la Déclaration universelle des droits de l’Homme et les spécificités arabo-musulmanes, Marzouki a fait savoir que cette déclaration « n’est pas en contradiction avec l’Islam et n’enlève rien de sa valeur », rappelant que l’Islam est inscrit comme étant la religion de l’Etat dans le premier chapitre de la Constitution.
Le président de la République provisoire a indiqué que « les quatre points dans la Déclaration universelle des droits de l’Homme qui sont en contradiction avec l’Islam se rapportent à la peine de mort, à l’égalité parfaite entre l’homme et la femme, à la question de l’adoption et à la liberté d’expression et de croyance », notant qu’«il est possible de dépasser cette contradiction par l’interprétation du texte coranique ».
La conférence a été suivie par un débat entre personnalités nationales, activistes et défenseurs des droits de l’Homme, sur l’importance du rôle de la société civile dans l’application des principes de la déclaration universelle des droits de l’Homme, s’accordant sur la nécessité de son inscription dans la nouvelle Constitution.
Les problématiques qui entravent l’application des principes des droits de l’Homme et les moyens de protéger les personnes contre toute atteinte ont, également, été évoquées.
A noter qu’un film documentaire intitulé “Coloquinte” (Handhal), du réalisateur tunisien Mahmoud Jomni, a été projeté à cette occasion. Il présente des témoignages sur les prisonniers politiques sous Bourguiba et Ben Ali.
Di/TAP