A quelques heures de la nouvelle séance plénière de l’Assemblée Nationale constituante, qui devrait remettre sur le tapis la nomination du nouveau gouverneur de la banque centrale, Chedly Ayari, l’agence de notation publie une note d’alerte sur l’impact de cette décision sur la note souveraine du pays.Dans une note publiée lundi 23 juillet 2012, Moody’s a estimé que la révocation de M.Nabli nuit à la crédibilité de la banque centrale, et représente un signe négatif pour les investisseurs, sans compter qu’elle impacterait négativement la note souveraine de la Tunisie (Baa3 négative).
Moody’s estime qu’en période de transition politique et de fragilité économique « le remplacement du gouverneur de la banque centrale après des semaines de tensions politiques au sein de la coalition au pouvoir envoie un mauvais signal aux partenaires de la Tunisie, car il crée de l’incertitude sur l’avenir de la politique monétaire de la Tunisie ».
Son remplaçant M. Ayari aurait probablement « besoin de temps pour se familiariser avec toutes les questions clés auxquelles devrait face la banque centrale, sa nomination est également susceptible de retarder les réformes du secteur bancaire, notamment, des banques publiques ».
« Nous interprétons le licenciement de M. Nabli comme un moyen pour le gouvernement d’intervenir dans le secteur financier et bancaire et potentiellement de compromettre l’indépendance de la banque centrale, ce qui est essentiel pour la stabilité macroéconomique ».
« Depuis l’éviction de l’ancien président M. Zine Abidine Ben Ali, et sous la direction de M. Nabli, la banque centrale a maintenu le cap sur l’inflation de la Tunisie, l’intérêt et taux de change, même pendant les soulèvements politiques. Il a également fourni des liquidités suffisantes pour le système bancaire et aidé à protéger l’économie réelle, qui s’est contracté de 2,2% l’an dernier ».
Moody’s poursuit en estimant que la destitution de M. Nabli ne rassure pas les acteurs économiques en Tunisie et à l’international. Elle rappelle, également, que les fondamentaux du pays n’ont cessé de se détériorer au cours de ces derniers 18 mois. Tout en suggérant qu’il est important de permettre aux technocrates d’agir d’une manière décisive sur les réformes nécessaires au cours de cette période.
M.G.S
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