Parmi tous les hauts responsables de l’ancien régime instruits par la justice et dont nombre ont été arrêtés, celui qui aurait donné le plus de fil à retordre à notre magistrature serait bel et bien Béchir Tekkari. Cet ancien ministre de la Justice qui a occupé pendant près de 11 ans le poste de garde des seaux aurait, d’après un témoin qui préfère taire son nom, menacé de dénoncer tous les magistrats (Des dizaines qui auraient collaboré avec lui) ce qui aurait d’après ce même témoin mis en émoi un grand nombre de magistrats et ralenti la procédure qui a mené à l’arrestation de Tekkari.
Tekkari serait accusé d’un grand nombre de malversations au profit de l’ancienne famille du Président, il aurait une liste de magistrats « collaborateurs » auxquels il donnait des instructions à propos de différentes affaires et dans lesquelles des citoyens honnêtes ont été lésés et parfois mêmes spoliés de leurs biens. Il en aurait lui-même profité pour accumuler des richesses que ne lui permettait pas son poste de haut fonctionnaire.
Pour Raoudha Laabidi, présidente du syndicat des magistrats : Il n’y aura pas de transition démocratique sans que les personnes jugés responsable d’actes illégaux soient sanctionnées y compris les magistrats « Je n’apporterai pas de commentaires sur les déclarations de Béchir Tekkari car je n’ai pas de preuves qu’elles ont été réellement faites ou qu’elles sont justifiées. Ceci dit, j’estime que ceux qui ont trompé dans des affaires louches, qui ont commis des actes illicites et qui ont trahi leur mission de rendre justice lésant les uns au profit des autres doivent être soumis à la justice, l’assainissement ainsi que la moralisation du secteur de la magistrature et de l’Administration publique sont aujourd’hui une nécessité et ont un prix».
Pour Raoudha Laabidi, il est insensé de demander à une personne qui a souffert de pardonner sans que les responsables n’aient été jugés et que la justice ait dit son mot « On peut pardonner, mais il faut faire ce choix là et non pas le subir ».
A.B.A