Tunisie : Le président du SNJT dénonce la comparution des journalistes au sens des lois du régime Ben Ali

Le président du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), Zied Dabbar, a condamné le fait de voir les journalistes, 13 ans après la révolution, comparaitre devant la justice au sens du code pénal, de la loi antiterroriste et du décret-loi n°54.

Lors d’un rassemblement de protestation organisé, mercredi, par des journalistes devant le Tribunal de première instance de Tunis à l’occasion de la tenue du procès du journaliste Zied El Heni arrêté depuis quelques jours, Dabbar a indiqué que les journalistes réclament l’application du décret-loi n°115, critiquant le maintien par l’appareil judiciaire des lois du régime Ben Ali.

Les participants à ce rassemblement ont appelé à la libération de tous les journalistes arrêtés en raison de leur travail ou de leurs opinions et qui sont jugés sur la base de textes de loi qui n’ont aucun lien avec la profession.

Ils ont brandi des slogans dénonçant “les pressions subies par le secteur du journalisme, les menaces incessantes qui pèsent sur la liberté d’expression et la détention de journalistes pour leurs opinions”.

Dans une déclaration aux médias, le président du SNJT a fait remarquer que “l’enjeu est aujourd’hui juridique avant tout”, soulignant l’impératif d’appliquer le décret-loi n° 2011-115 du 2 novembre 2011, relatif à la liberté de la presse, de l’impression et de l’édition.

“Le syndicat œuvre, en coordination avec certains députés, à l’amendement du décret-loi n°54 et à mettre en place une loi-cadre au service de la liberté d’expression”, a-t-il dit, estimant que le silence face à de telles pratiques “va forcément ruiner détruire la liberté d’expression”.

Pour Dabbar, il est préoccupant que la justice délivre un mandat de dépôt à l’encontre de Zied El Héni à une telle précipitation.

Il a rappelé que trois journalistes ont été jugés au sens de la loi antiterroriste.
Le journaliste Zied El Héni est détenu en prison et la date du 10 janvier a été fixée pour son procès au Tribunal de première instance de Tunis.

Le journaliste Khalifa Guesmi purge une peine de 5 ans de prison pour un travail journalistique qu’il avait effectué, tandis que le procès de la journaliste Chadha Mbarak se poursuit dans le cadre de l’affaire dite Instalinguo.

Ont participé à cette manifestation des figures politiques, militants des droits de l’Homme et activistes de la société civile.