Les femmes victimes de violences trouvent des difficultés à faire prévaloir leurs droits

La présidente de l’Union nationale de la femme tunisienne (UNFT), Radhia Jerbi a souligné que la loi n°58 de 2017 relative à l’élimination de la violence à l’égard des femmes n’est “malheureusement” pas appliquée de manière adéquate par les tribunaux, faute de textes réglementaires qui l’accompagnent.

Dans une déclaration à la TAP, en marge du lancement, à Bouhjar (gouvernorat de Monastir, de la campagne annuelle internationale “16 Jours d’activisme contre la violence basée sur le genre à l’égard des femmes et des filles”, Jerbi a fait savoir que l’UNFT présentera, lors de ces journées onusiennes, une étude qu’elle a réalisée en mars 2023 sur le féminicide, ses causes et ses répercussions sur les familles.

L’étude a révélé que la plupart des cas de meurtres de femmes sont commis par leurs conjoints. Le féminicide de mères, de sœurs et de la fiancée vient en deuxième position, notamment pour des raisons économiques. Selon Jerbi, les pouvoirs publics, les chercheurs et les psychologues doivent approfondir l’étude de ce phénomène, indiquant que plus de 30 cas de meurtres de femmes ont été enregistrés entre janvier et mars 2023.

Elle a ajouté que la lutte contre tous les types de violences nécessite le réseautage et une action collective, car les institutions publiques ne peuvent pas réussir seules. L’Union œuvre, a-t-elle, dit, à réduire la violence contre les femmes à travers l’autonomisation économique, en particulier pour les femmes marginalisées et celles vivant dans les zones rurales.

L’UNFT vient d’inaugurer six nouveaux centres de formation dans des zones rurales reculées des gouvernorats de Tunis, Médenine, Jendouba et Monastir. Jerbi a indiqué que l’union a créé un marché pour promouvoir les produits artisanaux et qu’elle s’emploie, actuellement, à la mise en œuvre de la deuxième phase du projet de la plateforme de vente de produits artisanaux en ligne lancée l’année dernière.

L’Union œuvre également à l’éradication de l’analphabétisme chez les femmes et a pu équiper deux centres d’alphabétisation dans le gouvernorat de Médenine de chaises, de tables et d’ordinateurs.