Protestation d’étudiants de la faculté de médecine de Tunis

Des étudiants de la Faculté de médecine de Tunis ont observé, jeudi, un mouvement de protestation pour exiger l’annulation de la décision du conseil de discipline de la faculté d’exclure l’un des étudiants pour une période de cinq mois, à cause d’une publication sur Facebook.

“En prenant cette décision injuste à l’encontre de l’étudiant ayant publié un statut sur le réseau social Facebook dans lequel il avait critiqué la non disponibilité de la climatisation dans la salle de révision, le conseil de discipline de la faculté de médecine a outrepassé ses prérogatives”, a déclaré Jed Henchiri, président de l’Organisation Tunisienne des Jeunes Médecins à l’agence TAP.

Il a estimé que “cette sanction porte atteinte à la liberté d’expression et vise en premier lieu à intimider les étudiants, les réduisant au silence quant aux lacunes dont souffre la faculté”.

Il a indiqué que son organisation portera plainte contre cette décision vendredi auprès du tribunal administratif, affirmant que “des mouvements de protestation seront organisés pour rendre justice à l’étudiant Wajih Dhakkar et pour lutter contre ces pratiques qui vont à l’encontre du principe de la liberté d’expression, ce qui met en péril l’avenir académique des étudiants, sous prétexte de “l’obligation de réserve”.

Pour sa part, l’étudiant sanctionné inscrit en quatrième année à la Faculté de médecine a précisé que la publication en question a été faite durant la période des examens au mois de juin dernier, sur une page Facebook fermée et réservée aux étudiants. Il a précisé avoir soulevé le problème de la fermeture de la bibliothèque devant les étudiants pendant quatre jours, outre la non disponibilité de la climatisation et de la connexion internet, “ce qui a perturbé le bon déroulement de la révision”, selon lui.

Il a ajouté à cet effet que le doyen de la faculté de médecine l’avait renvoyé devant le conseil de discipline pour “non respect de l’obligation de réserve, calomnies et diffamation”, le privant de son droit aux études et induisant son redoublement automatique, sans pour autant que le verdict final ne soit délivré, ajoutant qu’il a également été privé des documents nécessaires au parachèvement de son dossier judiciaire.

L’agence TAP n’a pu joindre l’Université de Tunis Al-Manar et le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique pour connaître leurs points de vue sur cette affaire.