La Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) se penche pour la dixième fois, dimanche et lundi, à Doha sur le retour de la Russie, suspendue depuis novembre 2015 et la révélation d’un vaste scandale de dopage.
Le Conseil de l’IAAF se réunit trois fois par an pour dessiner l’avenir de l’athlétisme mondial: depuis plus de trois ans la Russie est au programme, et les conditions pour son retour ne semblent toujours pas remplies, même si elles ont évoluées.
Après avoir renoncé à exiger la reconnaissance pleine par la Russie de l’implication de l’Etat et des services secrets (FSB) dans le système de dopage, deux impondérables ont été fixés par le Conseil en décembre à Monaco sur les recommandations de la “Task force” dédiée: l’accès aux données du laboratoire antidopage de Moscou, théâtre d’une fraude massive entre 2011 et 2015, et le paiement par la Russie des coûts générés par le traitement du scandale.
L’Agence mondiale antidopage (AMA) a justement pu débuter mercredi la phase d’authentification des données électroniques du laboratoire de Moscou
récupérées mi-janvier, après avoir terminé une première phase de téléchargement, un processus qui peut durer en tout entre deux et trois mois.
L’AMA avait de son coté pris le parti de réintégrer la Russie le 20 septembre, avant d’obtenir les données du laboratoire. Le comité olympique russe n’est plus suspendu depuis un an, et le comité paralympique russe a été réintégré au mouvement il y a un mois.
L’IAAF est donc la dernière instance emblématique –avec la fédération internationale de biathlon (IBU) dans une moindre mesure– à suspendre la Russie, qui ne peut voir son drapeau apparaître en compétition internationale, même si de nombreux Russes sont désormais autorisés à concourir sous bannière neutre.
Des secousses du scandale continuent de rythmer l’actualité sportive: 12 nouveaux athlètes russes, dont le champion olympique de la hauteur Ivan Ukhov, ont été suspendus le 1er février sur la base des révélations du rapport McLaren qui avait documenté le système de dopage.
Le Conseil de l’IAAF doit également discuter de la proposition du Comité de la marche athlétique de réduire les distances lors des grands évènements (Mondiaux, JO). Le Comité espère faire disputer un 10 km et un 30 km pour les deux sexes, contre un 20 km et un 50 km aujourd’hui (ce dernier est proposé aux femmes seulement depuis les Mondiaux de Londres en 2017).