“Les preuves sont irréfutables dans l’implication d’Ennahdha dans l’affaire de l’appareil secret”

Lors d’un point de presse organisé samedi par la section de la ligue tunisienne de défense des droits de l’homme au Kef, le collectif de défense dans le dossiers des assassinats de Chokri Belaid et Mohamed Brahmi, a estimé qu’il existe “une collusion nette” entre le ministère public et le juge d’instruction dans l’affaire “pour brouiller les faits et dissimuler les preuves qui impliqueraient le mouvement et ses dirigeants, en particulier le chef du mouvement Rached Ghannouchi, le principal instigateur”.

Iman Gzara, membre du collectif, a indiqué que “le ministère public n’a pas ouvert d’enquête sur les plaintes déposées par le collectif, mais les a simplement conservées au tribunal”, notant que “le juge d’instruction, qui était accusé de complicité, s’est contenté d’adresser des chefs d’inculpation à Mustapha Khedher sans autres accusations en rapport avec l’appareil secret, notamment le port d’une caméra cachée et de certains outils utilisés pour l’espionnage”.

Elle a également appelé à une enquête sur l’affaire et à y répondre de manière négative ou positive afin de permettre au collectif de prendre les mesures nécessaires dans les deux cas de figure.

Dans ce contexte, elle a estimé que Rached Ghannouchi “est directement impliqué dans cette affaire”, affirmant qu’il entretenait une relation directe avec Mustapha Khadher, lequel “entretenait également une relation étroite avec Ridha Barouni, membre du mouvement chargé de la mobilisation”.

Pour sa part, Kathair Boualègue, membre également du collectif de défense, s’est déclaré surpris de la “position prise par le ministère public dans cette affaire”, notant qu’il “se tenait toujours aux côtés du plaignant, excepté dans le cas de l’appareil secret, ce qui l’a rendu complice”.

“La défense est déterminée engagée “des poursuites en justice contre le ministère public ainsi que toutes les parties judiciaires dont l’implication a été prouvée dans l’affaire de l’appareil secret et qui craignent de gener des personnes impliquées dans cet appareil”, a-t-il souligné.

L’autre membre du collectif de défense, Najet Yacoubi, a fait état du “vol de certains documents dans les dossiers soumis au tribunal et la présentation des services de sécurité d’une partie seulement des documents au ministère public, afin d’affaiblir la teneur des accusations contre les responsables de l’appareil secret, y compris de hauts dirigeants du mouvement Ennahdha”.

Elle a estimé que “l’étau s’est resserré sur ces dirigeants ainsi que sur le pouvoir en place, complice à son tour dans cette affaire que le collectif est déterminé absolument à révéler toutes les péripéties ainsi que les personnes qui y sont impliquées quelque soit le coût à payer”.