Le président de l’Instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC), Chawki Tabib, a affirmé, jeudi, la disposition de l’Instance à mettre en place une base de données sur l’économie parallèle et la contrebande, d’autant qu’elle dispose déjà d’un centre d’études et de recherches et d’une base de données sur la corruption.
Intervenant lors d’une journée d’étude organisée à Tunis, par la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (CONECT), sur le thème “le secteur informel transfrontalier : ampleur et impact sur l’économie tunisienne “, Tabib a fait savoir que l’instance a, également, proposé la création d’une salle d’opérations commune regroupant la Direction Générale de la Douane, la police, la garde nationale, les ministères de l’industrie et du commerce, de l’agriculture, de l’environnement et toutes les parties prenantes dans la lutte contre ce phénomène”.
Selon lui, c’est au Chef du gouvernement, Youssef Chahed, de prendre la décision de mettre en place cette salle d’opérations qui sera chargée de coordonner les efforts de toutes les parties citées.
Tabib a, en outre, fait remarquer que tous les indicateurs témoignent de l’impact de l’économie informelle sur l’économie tunisienne, précisant que le Trésor public perd, annuellement, 1000 milliards uniquement, à cause de la contrebande de tabac, alors que les pertes au niveau des taxes douanières s’élèvent à 200 milliards.
Tabib a également, attiré l’attention sur le danger réel que représente le secteur informel qui a franchi toutes les lignes rouges, faisant savoir que les rapports de clôture d’enquêtes du Pôle judicaire, ont montré que la contrebande constitue la principale source de financement des réseaux terroristes. Des rapports récents du Pôle, ont aussi mentionné que les groupes terroristes assurent la protection des contrebandiers sur le territoire tunisien.
Le président de l’INLUCC, a regretté “la complicité de certaines parties appartenant à certaines institutions de l’Etat, laquelle a favorisé la propagation de l’économie parallèle”, estimant nécessaire “d’engager des enquêtes à ce propos” et que “la justice assume sa responsabilité à cet égard “.
De son coté, Tarek Cherif, président de la Conect, a exprimé son inquiétude quant aux chiffres évoqués à propos de l’économie informelle qui représente plus de 50% du PIB, ce qui impacte négativement les entreprises nationales et les postes d’emploi.
Il a également, fait remarquer que plusieurs solutions sont proposées mais, leur mise en œuvre nécessite un courage politique et une fermeté dans l’application de la loi.